Sept ans après les directives présidentielles sur la digitalisation, les services publics camerounais restent ancrés dans une bureaucratie archaïque. Notre équipe de 237online.com analyse cet immobilisme qui coûte parfois des vies.
Le 31 décembre 2018, Paul Biya lançait un appel visionnaire pour l’intégration du numérique dans l’administration. « La société digitale qui s’annonce n’attendra pas les retardataires », déclarait le Chef de l’État. Pourtant, cette transformation tant attendue se fait toujours attendre.
Des drames humains qui auraient pu être évités
L’histoire est tristement banale : un citoyen de Kousséri doit parcourir plus de 1000 kilomètres pour obtenir un simple document à Yaoundé. Ces déplacements forcés ont déjà coûté la vie à plusieurs jeunes diplômés dans des accidents de la route, alors qu’une simple plateforme numérique aurait pu éviter ces tragédies.
Cette inertie administrative ne reflète pas uniquement un retard technologique, mais surtout une mentalité réfractaire au changement. Les fonctionnaires, habitués à leurs prérogatives, semblent résister à une modernisation qui pourrait réduire leur pouvoir discrétionnaire.