L’épouse de l’ex ministre de l’Education nationale fait sit-in depuis lundi dernier à l’entrée Ceper pour contester son expulsion de ce lieu par les forces de l’ordre.
Il est environ 19 h ce 23 août 2023 au quartier Elig-Essono dans l’arrondissement de Yaoundé 1er. Une sexagénaire vêtue en noire est assise sous une tente de fortune aménagée en plein air devant l’entrée principale du Centre d’édition et de production pour l’enseignement et la recherche (Ceper). Cette tente qui vient d’être aménagée est désormais le lieu où la sexagénaire passe sa journée avec plusieurs autres membres de sa famille « Je suis prête à mourir ici. J’exige que la mémoire de mon mari bafouée par les gens qui prétendent être les dirigeants du Ceper soit rétablie. Voilà une société où j’ai plus de 50 millions Fcfa comme action et les policiers viennent d’interdire d’accéder. Je ne dois pas être ici dans la rue un mois après avoir enterré mon mari. Je devrais être normalement à la maison pour poursuivre le deuil », explique la dame.
Les policiers de commissariat central N°1 de Yaoundé sont positionnés sur les lieux. La dame en question qui crie sa colère devant les passants n’est autre que Christine Jeanne Marie Ebogo, l’unique veuve de Charles Etoundi, l’ancien ministre de l’Education nationale et ancien président du Conseil d’administration de l’hôpital général de Yaoundé. A l’entrée de l’immeuble Ceper et à l’intérieur du bâtiment abrite ce service, les portraits de l’ancien ministre décédé il y a trois mois sont encore visibles. La veuve du ministre est en colère et estime que son époux qui a été inhumé depuis un moins vient de subir sa seconde mort. Depuis le 21 août 2023, Christine Jeanne Marie Etoundi a été expulsée du Ceper où elle occupait le poste de Coordonnatrice générale de cette structure. Charles Etoundi occupait avant sa mort les fonctions du président du Conseil d’administration.
La veuve de Charles Etoundi a reçu une notification d’expulsion signée par un huissier de justice. Elle dénonce cette tentative de récupérer une entreprise où elle était l’une des actionnaires majeures sans qu’elle ne puisse bénéficier de ses droits et invite le président de la République à la « sauver la mémoire de son illustre époux » qui est en train d’être insultée par l’actuelle équipe dirigeante du Ceper. Cette bataille qui oppose la famille de l’ex ministre à la nouvelle équipe dirigeante du Ceper trouve son origine suite à une décision de justice rendue le 13 juillet 2023 par le président du tribunal de première Instance de Yaoundé Centre administratif.
Laquelle décision de justice ordonne l’expulsion de la dame des locaux du Ceper : « L’Etat et l’Organisation internationale de la francophonie sont actionnaires du Ceper qui a été privatisé par le président de la République. Après le décès de mon époux, un groupe de dirigent a fait irruption dans les locaux de l’entreprise pour m’expulser sur la base d’une fausse décision de justice », explique la veuve qui interpelle le président de la République à intervenir pour résoudre ce conflit. En octobre 2019, un communiqué publié dans les colonnes de Cameroon tribune annonçait que Charles Etoundi, le Pca du Ceper et dame Etoundi n’étaient plus autorisés à agir au nom et pour le compte du Ceper. Ce communiqué avait été publié par Christian Hebrard, président directeur général de cette structure.