Cameroun: La libre circulation n’a pas encore son visa…

Aeroport Douala

Si la mesure est effective sur le papier, elle ne l’est toujours pas dans les faits.[pagebreak]Aéroport international de Douala ce samedi 9 mai 2015. Il est plus de 16h et la salle d’enregistrement est plutôt déserte. Pas l’ombre d’un passager. Et pour cause ! Plusieurs vols vont prendre du retard. Parmi eux, celui de la compagnie équato-guinéenne Ceiba, à destination de Malabo. C’est l’avion qu’on attendait pourtant. Histoire de vérifier si l’enthousiasme suscité par un point du communiqué final publié le 6 mai dernier à l’issue de la 12e session ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac), tenue à Libreville au Gabon, trouve un écho sur le terrain. Ce point, la libre circulation, permettant aux ressortissants de la Cemac d’aller et venir sans visa, devait prendre effet immédiatement dans les faits.
Il était question de se rendre compte si les voisins gabonais et équato-guinéens, les deux pays de la sous-région à exiger encore des visas pour l’entrée sur leur territoire, s’étaient effectivement arrimés à la résolution. Mais à l’aéroport de Douala trois jours après, force est de constater que le changement, ce n’est pas pour tout de suite.
L’équipe de reporters est avertie dès la grille d’accès à l’aéroport, après avoir décliné l’objet de sa présence. Un policier nous informe gentiment : « Mes chers, ce n’est pas effectif. C’est nous qui contrôlons les passeports, on sait de quoi on parle ». Qu’importe, on continue notre chemin. On rêve de discuter avec des passagers enthousiastes, de retour ou en partance pour Malabo. Sauf que près de trois heures après, il n’y a personne et l’un des responsables de l’aéroport se démène comme il peut pour aider CT à avoir la bonne information. Finalement, on rencontre un coordonnateur d’Ethiopian Airlines, l’une des compagnies desservant Malabo.
Alors, la libre circulation ? Réponse : « C’est passeport plus visa. Nous avons été appelés de la Guinée équatoriale pour réitérer cette mesure. Le passager qui n’a pas de visa est remis dans le même vol qui l’a amené. On nous a demandé d’attendre que l’ordre vienne de la Guinée équatoriale. » Quand Ceiba arrive plus tard, même son de cloche. Ici, on dit attendre une note qui viendra du voisin hispanophone. Donc la vérification des pièces d’embarquement s’étend jusqu’au visa. Pareil du côté de South African Airways, compagnie qui dessert le plus Libreville, au Gabon.

Rita DIBA

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