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Cameroun: La légion de gendarmerie de l’Est saisit 25 pointes d’ivoire

Pointes d'ivoires saisies

La prise a été effectuée en fin de semaine dernière dans le département de la Boumba-et-Ngoko, alors que les suspects étaient en route pour Bertoua.
A l’esplanade de la légion de gendarmerie de l’Est, les 25 pointes d’ivoire sont étalées à même le sol. 237online.com En retrait, Christian Yao, âgé de 37 ans, un ressortissant nigérian vivant depuis quelques années à Yokadouma, chef-lieu du département de la Boumba-et-Ngoko, qui, selon ses propres déclarations, est propriétaire d’une boutique de prêt-à-porter, fruit de la vente des produits forestiers non ligneux qu’il vend. A ses côtés, Ibrahim Adamou, 27 ans, originaire de Banyo, chef-lieu du département du Mayo-Banyo, région de l’Adamaoua. Il déclare être « un aide-commerçant exerçant dans la boutique de mon grand-frère en face d’Express Union n° 3 de Yokadouma ». Selon le Colonel Joseph Enow Eyong, commandant de la légion de gendarmerie de l’Est, qui s’adressait à la presse le mardi 30 août 2016, « ces deux suspects ont été interpellés le 27 août 2016 au village Gribi, à une trentaine de kilomètres de Yokadouma, sur l’axe Yokadouma-Gari-Gombo, après une filature de deux jours ». La filature évoquée par notre interlocuteur fait suite à une information selon laquelle, « des mouvements de braconniers avaient été perçus à Salapoumbé (un arrondissement du département de la Boumba-et-Ngoko sur l’axe Yokadouma-Moloundou, ndlr) en direction de Bertoua ». Sur cette base, une descente est alors effectuée sur place pour mettre la main sur les suspects. C’est ainsi que les éléments postés le long de la route par la gendarmerie tombent sur un car de transport en provenance de Yokadouma et en partance pour Bertoua qu’avaient emprunté les deux suspects. Un contrôle des bagages permet aux gendarmes de débusquer deux sacs dans lesquels sont dissimulés les pointes d’ivoire, 25 au total, « issues de la décimation d’une famille d’éléphants », indique le Colonel Enow Eyong. Le commandant de légion se base sur « la différence de taille de ces pointes d’ivoire » pour justifier son assertion. « C’est une catastrophe pour la population des éléphants dans la région de l’Est, voire dans le monde », se désole le Colonel Enow Eyong. Qui révèle que « pour la suite, à la fin des enquêtes ouvertes dans nos services, nous allons déférer les différents suspects pour que la justice décide de leur sort ». L’opération qui a abouti à l’interpellation des nommés Christian Yao et Ibrahima Adamou fait partie d’un vaste mouvement entrepris par la légion de gendarmerie de l’Est dans la Boumba-et-Ngoko, « sur hautes instructions de la hiérarchie à qui nous avions rendu compte d’indices ressortant une vaste activité de braconnage », indique le Commandant de la légion de l’Est. Qui désigne la localité de Libongo, frontalière avec le Congo-Brazzaville et la République centrafricaine (RCA), comme « un no man’s land » où toutes les formes de braconnage sont appliquées. Parmi les personnes soupçonnées d’entretenir cette intense activité, « de nombreux ressortissants ouest-africains ». C’est ce qui ressort de la vaste campagne d’assainissement des activités fauniques entamée, il y a deux mois par la gendarmerie nationale à travers les forêts de la Boumba-et-Ngoko. Selon les chiffres déclinés par le Colonel Joseph Enow Eyong, « hormis les deux qui sont présents dans cette enceinte ce jour, 25 autres suspects ont déjà été interpellés en un mois et remis à la justice pour la suite des procédures ». Par ailleurs, l’officier supérieur de gendarmerie indique que « nos équipes nous ont fait état de la fuite de plusieurs autres personnes qui étaient sur le point d’être interpellées. 237online.com Ces suspects ont fondu dans la nature avec des armes à feu. Ce qui, au-delà de la menace qui pèse sur les éléphants, constitue une autre sur la sécurité transfrontalière. » Des menaces d’autant plus importantes que les braconniers exercent parfois dans le Parc national de Lobéké au Cameroun qui, avec ceux de Nouabalé-Ndoki en République du Congo et de Dzanga-Ndoki en RCA, fait partie du Trinational de la Sangha (TNS), un complexe transfrontalier d’une superficie totale de 750 000 hectares consacré à la conservation de la nature.

Bernard Bangda

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