237online.com

L'ouverture sur le Cameroun

Cameroun : “Je quitte ce pays !” – Me Alice Nkom dénonce 43 ans d’échec

Alice Nkom

Dans une série de déclarations explosives qui secouent l’establishment politique camerounais, Me Alice Nkom vient de dresser un réquisitoire accablant contre le système judiciaire du régime actuel. L’avocate et militante des droits de l’homme, lors d’une intervention remarquée sur Voxafrica, n’a pas mâché ses mots pour dénoncer la dégradation du système judiciaire sous le régime du Renouveau.

Une justice en régression depuis Ahidjo

La comparaison établie par Me Nkom entre les deux régimes est sans appel : “La justice au temps d’Ahidjo était de loin meilleure que celle de Paul Biya.” Une déclaration qui résonne comme un coup de tonnerre dans le paysage juridique camerounais, mettant en lumière une régression inquiétante de l’État de droit.

L’avocate internationale, dont l’expérience couvre les deux époques, pointe notamment la corruption endémique qui gangrène aujourd’hui l’appareil judiciaire. “Ahmadou Ahidjo avait mis sur pied un système judiciaire équitable,” rappelle-t-elle, soulignant ainsi l’échec du régime actuel à maintenir, voire à améliorer, cet héritage.

“En 43 ans, le Renouveau n’a rien renouvelé du tout,” affirme Me Nkom, pointant l’incapacité du régime à construire un véritable État de droit. La présence en prison de figures comme Bibou Nissack et Alain Fogué pour leurs opinions illustre, selon elle, cette dérive autoritaire.

Le constat est d’autant plus alarmant que cette régression s’accompagne d’une répression accrue. “Il a accentué la répression de tous ceux qui ne pensent pas comme lui,” dénonce l’avocate, évoquant une stratégie systématique d’étouffement des voix dissidentes.

2025 : une année de tous les dangers

Les perspectives pour 2025 suscitent de vives inquiétudes. Avec deux échéances électorales majeures – présidentielle et régionales – Me Nkom redoute une explosion sociale. “Il y a trop de frustrations, et des attentes peuvent être démesurées de cette élection en faveur du changement,” avertit-elle.

La situation est d’autant plus préoccupante que les tensions s’accumulent :

  • Une justice instrumentalisée
  • Des prisonniers politiques
  • Une répression systématique
  • Une corruption généralisée
  • Des frustrations populaires grandissantes

Plus inquiétant encore, Me Nkom évoque son possible départ du pays. “Tout le monde veut partir du Cameroun. Et si ça continue comme ça, je vais partir également,” confie-t-elle. Cette déclaration d’une figure aussi emblématique de la société civile camerounaise sonne comme un signal d’alarme.

L’avocate révèle également avoir été accusée de “financement du terrorisme” lors d’une audition au SED, illustrant les méthodes d’intimidation utilisées contre les voix critiques. “Au SED, on m’a fait écouter un de mes discours prononcé il y a 6 ans en Allemagne,” raconte-t-elle, dénonçant des accusations fantaisistes.

La critique s’étend jusqu’au fonctionnement même du gouvernement. “Personne n’a envie d’être ministre au Cameroun dans un tel gouvernement. Il y a des paresseux partout,” déplore-t-elle, pointant la facilité avec laquelle certains s’enrichissent aux dépens du peuple.

Par Alain-Claude Ndom pour 237online.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

237online.com is not responsible for content from external Internet sites