Cameroun : Injustices et tribalisme font recette au marché 8em de Yaoundé

Une grève dans un marché

Des commerçants en colère ont crié leur ras-le-bol aux membres de l’exécutif de la commune d’arrondissement le 20 février dernier lors d’une descente de travail.

Rien ne va plus dans les marchés de l’arrondissement de Yaoundé II. Un peu plus de trois mois après les affrontements sanglants consécutifs à l’arnaque dont sont victimes les commerçants du marché Mokolo, las de reverser aux agents du Commissariat de sécurité publique du 2e arrondissement, les taxes sur l’Occupation temporaire de la voie publique (Otvp), au mépris de la loi, c’est au tour du Marché 8e d’être sous les feux des projecteurs. « Trop c’est trop ! Nous sommes fatigué de nous faire extorquer de l’argent … c’est quoi ces actes de tribalisme dans ce marché ». Morceaux choisis de quelques messages que l’on peut lire sur les pancartes que brandissent des commerçants en colère et décidés à faire entendre leur voix à travers un mouvement d’humeur vendredi 20 février dernier. Une situation d’anarchie, ayant pour cause le non-respect des recommandations prescrites par Luc Messi Atangana, Maire de la ville de Yaoundé qui stipulait qu’ « aucun commerçant ne devrait verser le moindre Fcfa à des agents communaux et autres peu importe les raisons évoquées, jusqu’à nouvel ordre ».

Sabots sur des véhicules

Or sur le terrain, la réalité est toute autre. « Depuis plus de 3 mois, nous vivons un calvaire dans ce marché. Un groupe d’individus sans aucun mandat des structures étatiques, perçoivent des frais venant des commerçants et vont jusqu’à mettre des sabots sur des véhicules, contre quoi une somme allant de 4000 à 15000 Fcfa est exigé. Pourtant, les instructions données par le maire de la ville étaient claires à savoir qu’aucun commerçant dudit lieu de vente ne devrait verser le moindre Fcfa à des agents communaux et autres peu importe les raisons évoquées, jusqu’à nouvel ordre », déclare Khadafi, commerçant. Outre la question de paiement de frais illégaux imposé aux commerçants, l’évocation d’actes de tribalisme met en mal le déroulement des activités au sein de cet espace commercial populaire et populeux. Selon de nombreuses indiscrétions, les ressortissants de la région de l’Ouest en particulier la forte communauté Bamoun présente dans ce marché serait la cible principale de ce phénomène qui tend à s’enraciner dans les mœurs.

« Un groupe d’individus a décidé de nous rendre la vie difficile. Nous du Noun, sommes incarcérés et nos marchandises sont parfois saisies. Et lorsque nous nous rendons vers les autorités compétentes dans l’espoir d’avoir réparation, certaines affirment que si cette situation ne nous convient pas, nous devons rentrer dans notre région d’origine », se plaint un commerçant. De nombreuses doléances qui ont été soumises à l’appréciation et à la sagesse de l’autorité municipale présente sur lieu. Laquelle a promis à ces derniers un retour imminent à la normale. « Nous souhaitons rassurer les populations de Yaoundé 2 et les commerçants du marché 8ème que l’ordre règnera. Personne ne devra payer le moindre ticket au sein de cet espace marchand j’jusqu’à nouvel ordre conformément aux recommandations du maire de la ville », a réaffirmé, Mohama Oussani, 1er adjoint au maire de Yaoundé 2.

Pierre SIMO TAPEYOUM

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