Le collectif des syndicats des auto-écoles du Cameroun lancent un mot d’ordre de grève illimité dès le 23 mai 2015.[pagebreak]Toutes les dispositions sont prises par les 400 auto-écoles du Cameroun pour que le mouvement de grève qui sera lancé, pour une durée illimitée, dès le samedi, 23 mai 2015 soit une réussite. Les auto-écoles n’ont pas déposé les dossiers des candidats à l’obtention du permis de conduire. Aucun candidat ne devra donc être visible ce jour-là pour passer cet examen. « Nous allons lancer une grève illimitée à compter de la session du 23 mai 2015. Il s’agira précisément de faire un sit-in pacifique et vêtus de noir sur tous les sites d’examen de délivrance du permis de conduire de l’ensemble du territoire national », relève Dieudonné Nyoumsi, président du Syndicat national des propriétaires des auto-écoles du Cameroun (Synpaec). Au cours de la conférence donné hier, jeudi, 14 mai 2015 à Douala, le collectif des Syndicats des auto-écoles du Cameroun ont manifesté leur colère dans l’organisation de l’examen du permis de conduire.
Surtout que, disent-ils, les différentes réunions faites avec le ministère des Transports accouchent des résolutions qui ne sont pas suivies. Ce, à l’instar de la réunion qui avait eu lieu après le préavis de grève déposé, le 13 janvier 2015 au Mintransports. Les auto-écoles dénoncent les nombreux désagréments dans le processus de délivrance des permis de conduire et exigent entre autre la réforme totale de l’examen du permis de conduire afin de mettre fin à la délivrance frauduleuse dudit document ; le bilan de la gestion des frais d’examen des cinq dernières années; la délivrance des reçus de versement des frais d’examen ; la mise sur pied d’un office d’examen du permis de conduire ; l’homologation du tarif et de la durée de formation dans toutes les auto-écoles ; une compensation fiscale en maintenant les auto-écoles à l’impôt libératoire compte tenu de l’augmentation du prix du carburant ; des sanctions à l’encontre des délégués régionaux, départementaux et des chargés de missions impliqués dans la délivrance frauduleuse des permis de conduire ; la suspension des sous centres d’examen impliqués dans ces manœuvres.
A en croire Thomas Tina, président du Syndicat national des fondateurs d’auto-écoles du Cameroun (Synfondaecam), ce flou est également entretenu par le Mintransports et ses responsables régionaux et départementaux. «Le Littoral a eu 3000 candidats évalués en deux jours par quatre jury. Quand on fait le ratio, chaque candidat a été évalué pendant 3 secondes», déplore-t-il. François Ngah Messobo, président du Syndicat des exploitants des auto-écoles du Cameroun (Sneaec) poursuit, «Sur les 3000 candidats du Littoral par exemple, à peine 200 sont véritablement les candidats des auto-écoles. Le reste des candidats sont ceux de l’administration qui les impute aux auto-écoles. C’est le ministère des Transports qui organise l’examen et dresse la liste des candidats. Plusieurs requêtes ont déjà été faites pour dénoncer cela, en vain». Pour les auto-écoles, il faut interrompre cet examen le plus longtemps possible, afin de mettre de l’ordre dans son organisation. Surtout que «L’Etat nous aide à nous tuer en délivrant des permis fantaisistes. Les statistiques montrent que les accidents de circulation sont la première cause de mortalité au Cameroun et notre pays est le seul au monde dont le permis de conduire n’est pas pris en compte dans les pays Européens», révèle François Ngah Messobo.
Blaise Djouokep