Cameroun – Extrême-Nord : Le Pnud prône la voie du dialogue

Un don du PNUD

Le Pnud a initié des rencontres entre les forces de défense et de sécurité et les populations civiles pour mettre un terme à leurs relations conflictuelles.

Le déploiement des forces de défense et de sécurité dans la région de l’Extrême-Nord, pour contrer les assauts de la secte islamique Boko Haram, a modifié les comportements dans la zone. Des conflits sont nés parfois des incompréhensions entre les militaires et les populations civiles. En fait, de la méfiance s’est immédiatement installée, d’un côté comme de l’autre. Les Forces de défense et de sécurité ne sachant toujours pas qui est l’ennemi et les populations civiles effrayées par leur déploiement. Bien plus, des abus et bavures des forces de défense et de sécurité ont fini de convaincre les populations qu’elles n’étaient pas là pour les aider.

Plusieurs innocents ont été arrêtés et torturés. La peur s’est installée au sein des populations. Du coup, l’armée ne pouvait plus véritablement bénéficier de leur aide dans leur mission de sécurisation de la région, fortement impactée par les incursions des combattants de Boko Haram. Et du fait que la secte a beaucoup recruté parmi les jeunes de la région de l’Extrême-Nord, les militaires ne savaient plus toujours à quel saint se vouer.
C’est pour harmoniser ces relations que le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) a institué les dialogues communautaires. L’objectif du Pnud est de faire de ces échanges, qui rentrent dans son projet de stabilisation de la région du Bassin du lac Tchad, une habitude. Les dialogues communautaires visent à renforcer la confiance entre les communautés et les forces de défense et de sécurité déployées sur leurs territoires.

Le comportement des militaires décrit par les communautés semblait en effet être un frein pour les efforts de valorisation de l’Etat et des services publics qui sont au cœur de la stratégie régionale de stabilisation, de relance et de résilience des régions les plus affectées par les attaques de Boko Haram dans le bassin du lac Tchad.

Les premiers échanges dans cette optique ont eu lieu du 03 au 12 mars 2021 à Amchidé, Limani et Moskota. Ils ont réuni les forces de défense, les membres des comités de vigilance, les leaders communautaires, les jeunes, les femmes, les autorités traditionnelles, entre autres. Ces rencontres ont permis, pour une fois, de voir échanger en toute convivialité les populations civiles et les forces de défense et de sécurité.
Le Pnud, à la suite de ces premières discussions, a envisagé de s’investir un peu plus dans la cohésion sociale, mais surtout de mettre sur pied un système de suivi des cas d’abus des Forces de défense et de sécurité. Il a également été envisagé de renforcer les services d’inspection, qui devaient effectuer des visites régulières sur le terrain.

Jules Romuald Nkonlak

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