Cameroun – Douala 5e en ébullition : colère explosive autour d’Elecam

Douala 5e – mototaxis en colère devant Elecam, ambiance tendue post-électorale

Matinée sous tension dans la capitale économique. Ce mercredi 15 octobre 2025, le quartier Douala 5e a vécu une véritable scène d’émeute : des mototaxis furieux ont pris pour cible l’antenne communale d’Elecam, soupçonnée de manipuler les résultats de la présidentielle du 12 octobre.
Selon Radio Balafon, la colère a éclaté après l’interpellation de deux leaders du collectif des conducteurs. « Le camion anti-émeute a été pris à partie, la police a riposté au gaz lacrymogène », rapporte un témoin. Que cache cette flambée de colère populaire à Douala ? Simple débordement ou signe d’un malaise électoral plus profond ?

Manifestation tendue à Douala : les mototaxis dénoncent des fraudes

À la base de cette explosion de colère, une rumeur persistante de fraudes électorales dans plusieurs quartiers de Douala. Des conducteurs de mototaxis, mobilisés depuis l’annonce de premiers résultats officieux, auraient tenté d’approcher les locaux d’Elecam Douala 5e pour « demander des comptes ».

Selon plusieurs témoins joints par téléphone, le face-à-face entre mototaxis et forces de l’ordre a rapidement dégénéré. Des pierres ont été lancées, le camion anti-émeute pris d’assaut, avant que la police ne disperse la foule à coups de gaz lacrymogène.
Des arrestations ont été signalées, tandis que plusieurs commerces ont fermé précipitamment.
« Ce n’est pas du jeu ! On veut juste la vérité des urnes, pas la bagarre », lance un jeune conducteur croisé près du carrefour Ndokoti.

Les vidéos amateurs circulant sur WhatsApp montrent des fumées épaisses et des jeunes en colère, scandant « Elecam voleur ! » ou « Rendez-nous nos voix ! ». Une scène qui rappelle les tensions de 2018, mais cette fois-ci dans un contexte politique plus explosif.

Des tensions qui gagnent d’autres villes : Bafoussam et Kousseri en alerte

Le climat post-électoral reste électrique.
À Bafoussam, la population a manifesté devant le Palais de justice pour réclamer la libération d’une représentante du FSNC interpellée dans des conditions jugées arbitraires.
À Kousseri, des échauffourées isolées ont également été rapportées, sur fond de contestation des résultats départementaux.

Partout, la même revendication revient : transparence et justice électorale.
Des observateurs notent que ces tensions surviennent alors que le Conseil constitutionnel doit encore se prononcer sur la validité de certains procès-verbaux.
Un responsable local d’Elecam, contacté par 237online.com, affirme toutefois que « le processus se déroule dans le respect de la loi » et invite à « la retenue et au calme ».

Un signal fort : la rue ne veut plus se taire

Ce nouvel épisode à Douala illustre une réalité : le fossé entre les institutions électorales et la jeunesse urbaine se creuse.
Dans un Cameroun en pleine mutation, les réseaux sociaux amplifient chaque tension et transforment la moindre rumeur en déflagration nationale.
Les prochains jours seront décisifs : les résultats définitifs, la réaction du gouvernement, mais surtout la capacité du pays à préserver la paix civile malgré la défiance croissante.

Et si la rue camerounaise était, cette fois, décidée à se faire entendre autrement ?

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