Les artistes sont aux anges. La Socam vient de colorer leur fin d??année en leur redistribuant 230 millions de droits issus de la collecte auprès d??usagers. Est-ce la fin de la disette chez les créateurs ? Le 9 novembre dernier, la Socam a mis sur la table 230 millions au profit des créateurs d??oeuvres artistiques. Une aubaine pour ceux qui, depuis des années voient leurs énergies créatrices engluées dansles luttes intestines et la piraterie.Heureusement, flairant la catastrophe qui les guettait, les artistes se sont mis progressivement à s??organiser. Ils
se sont, en l??occurrence, regroupés au sein de la Socam (Société de l??Art Musical).Après être sortie des fonts baptismaux, la Socam s??est mis au travail pour sensibiliser et organiser la collecte des droits d??auteur. La mayonnaise n??a pas tout de suite pris. Après des débuts laborieux où les distributions étaient réduites, elle est en train d??atteindre sa vitesse de croisière. Ses efforts ont commencé à se faire ressentir de manière significative depuis l??élection de la nouvelle équipe dirigée par Odile Ngaska le 11 novembre 2011.Aussitôt arrivée aux affaires, la nouvelle équipe lance une dynamique de sensibilisation et de collecte auprès des utilisateurs d??oeuvres artistiques. Les résultats de cette mobilisation ne vont pas tarder à se montrer ,puisque dès le 12 mars 2012, la Socam, version Odile Ngaska, va organiser sa première distribution.Dans la cagnotte, 150 millions. Les artistes exultent. Ils ont raison, car ce n??est pas souvent qu??ils sont aussi bien traités. L??histoire des droits d??auteur au Cameroun les a rarement aussi bien satisfaits. Mais la surprise ne fait que commencer car huit mois seulement après la première distribution, la Socam remet ça, et de quelle manière ! 230 millions de francs cette fois-ci.Pour avoir une telle cagnotte, la Société de l??Art Musical au Cameroun a dû compter sur le civisme de deux importants usagers: les Brasseries du Cameroun et la Crtv. Ces deux mastodontes à eux seuls ont constitué les 230 millions de francs que la Socam vient de distribuer.
On n??ose pas imaginer ce qu??elle serait, cette cagnotte, si les 1200 usagers tous affiliés à la Socam s??acquittaient de leurs contributions. Assurément, les droits d??auteur généreraient des sommes astronomiques au profit des artistes.
C??est le lieu pour la Socam de s??en remettre au civisme de ses sociétaires afin d??assurer un mieux-être aux créateurs d??oeuvres musicales. Ceux-ci sont appelés à effectuer leurs versements au compte spécial de dépôt créé à cet effet par le gouvernement et les organismes de gestion collective dans les livres de la Sgbc.
Cette démarche présente un double intérêt dans la gestion et la collecte des droits d??auteur : elle garantit la traçabilité des recettes et protège l??usager des pressions de recouvrement intempestives.
Il est à noter que cette importante distribution intervient dans un contexte tumultueux où des orages consécutifs aux guerres de leadership perturbent sérieusement l??organisation des droits d??auteur dans notre pays. Ce qui n??a pas empêché la Socam de se démarquer comme l??association leader de par la qualitéde son travail et ses retombées sur les artistes. Il va donc sans dire que si le ciel des droits d??auteur était sans nuages, les résultats de la Socam seraient plus probants. Tout porte d??ailleurs à croire que celle-ci a de beaux jours devant elle dans la mesure où la Cmc, sa principale rivale sur ce terrain, vient d??être dissoute. Sa dissolution a été prononcée à l??issue de sa dernière assemblée générale.
Bénéficiant d??un champ libre, la Socam pourra désormais consacrer tout son temps et toute son énergie à la cause des artistes. Il était temps, car les artistes ,camerounais ne méritent pas l??état de clochardisation dans laquelle sont plongés la plupart d??entre eux depuis plusieurs années.
Bien plus, il est impératif que les droits d??auteur dans notre pays soient gérés par des organisations crédibles et totalement engagées en faveur de la cause des artistes comme cela se fait ailleurs. Les artistes ne s??en porteraient pas plus mal. Les citoyens aussi dont la bonne santé des artistes leur garantit la bonne qualité de la musique et donc un meilleur divertissement, synonyme d??une meilleure qualité de vie.