Justice insigne

Cameroun – Douala: Le tribunal déboute l’Ordre des médecins

Société

La justice a autorisé la réouverture d’un centre médical fermé par cette instance, qui accuse son propriétaire d’exercer dans l’illégalité.«[i] Il y a un faux médecin qui exerce dans l’impunité à Douala[/i] ». Telle est l’une des révélations de l’Ordre national des médecins du Cameroun (Onmc) réuni à Yaoundé vendredi dernier. Lors de cette rencontre, cette instance a affirmé comme l’avait déjà évoqué le ministre de la Santé publique André Mama Fouda qu’il existe au Cameroun plus de 1.000 formations médicales exerçant dans l’illégalité. Une pratique illicite de la médecine que l’Onmc est prête et déterminée à combattre jusqu’au bout. Détermination qui pourtant demande beaucoup de pouvoir car : «[i] Nous ne sommes pas la justice, c’est elle seule qui nous donne le pouvoir de fermeture d’un centre de santé illégale[/i] », comme l’indique le porte-parole de l’Onmc. Pouvoir que l’Onmc a perdu il y a quelques temps sur Nyobe Boumbe Kebir, médecin exerçant en clientèle privée et propriétaire de la formation médicale « Centre médical Asba » sise au quartier Bali à Douala.
En effet, l’Onmc a perdu le procès lié à la fermeture du cabinet de santé « Centre médical Asba » obtenu le 31 mai dernier, sur décision n° 007/D/Onmc/ P/SG. Le tribunal administratif du Littoral à Douala a autorisé le 03 février dernier, la réouverture de ce centre médical. Et pourtant, l’Onmc reproche au propriétaire non seulement la pratique illégale de la médecine, mais aussi sa non-inscription à l’Ordre national des médecins du Cameroun. L’Onmc accuse aussi Nyobe Boumbe Kebir, d’exercer en clientèle privée sans d’une autorisation et la possession de faux diplômes du baccalauréat et du doctorat. « [i]L’activité illégale de l’intéressé et son centre constituent un risque et un grave péril pour les populations appelées à y recevoir des soins. Pour préserver la santé publique, il y a urgence à faire cesser ladite activité et fermer ledit centre[/i] », soutenait l’Onmc dans sa décision portant fermeture de ce centre médical.
Après fermeture de son centre, l’accusé introduit une requête au greffe du Tribunal administratif du Littoral de Douala, le 10 septembre de la même année. Ici, il demande la suspension des effets de ladite décision et obtient gain de cause. Malgré ce verdict, L’Onmc indique ne pas baisser les bras. «[i] Nous sommes obligés de respecter les décisions de justice sauf que quand celle-ci prend des décisions, elle doit au préalable consulter l’instance que nous sommes[/i]», indique son porte-parole.
Pour sa part, Nyobe Boumbe Kebir avoue être médecin et exerçant dans la ville de Douala depuis cinq ans. Il raconte alors que pour exercer dans la légalité, il a sollicité son inscription à l’Onmc depuis le 19 septembre 2012. Ayant payé les frais exigés par la loi le même jour, il n’a malheureusement eu aucune suite à sa demande. Las d’attendre dans les délais légaux prévus par la loi, il a commencé à exercer.
Dans la guerre engagée contre les formations sanitaires clandestines, l’Onmc a récemment fait écrouer à la prison centrale de Kondengui, Paul Timfichui Akem, qui se faisait passer pour un médecin généraliste basé au quartier Essos à Yaoundé. Cette instance annonce dans les jours à venir des actions de rétorsion, en collaboration avec le ministère de la Santé publique.

Mélanie Ambombo

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