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L'ouverture sur le Cameroun

Cameroun – Destination: Pourquoi Samuel Eto’o a choisi Antalyaspor

Le quadruple ballon d’or africain a quasiment triplé son salaire et rejoint un pays devenu attractif pour les stars du football.
Samuel Eto’o n’a pas été viré de la Sampdoria. Mais le très excentrique président du club, Maximo Ferrero n’a rien fait pour le retenir à Gênes. Voici ce qu’il disait en substance à l’annonce du départ de la star camerounaise.
« Au revoir grand homme, on a exaucé ton souhait, il n’est pas difficile de se comprendre entre gens du football, une poignée de main suffit… ». Seulement six mois après son arrivée, l’attaquant camerounais a donc quitté la Sampdoria pour s’engager avec le club truc d’Antalyaspor.
S’Il n’a pas marqué les esprits pour son deuxième passage en Italie (18 matchs, 13 titularisations, 2 buts et 2 passes décisives), le Pichichi pouvait encore se gargariser du titre symbolique de meilleur joueur de la saison décerné par les supporters et engager sereinement l’année de bail qui lui restait à la Samp’.

 

Pourquoi a-t-il donc sauté dans le premier avion pour le Bosphore ? Pourquoi la Samp’ l’a cédé
D’abord parce que Ferero a décidé de se délester d’une masse salariale devenue carrément rédhibitoire. Avec un déficit de 25 millions d’euros la saison dernière, le club italien fonçait droit dans le mur. Grand espoir du club, Obiang a été vendu à West Ham pour 9 millions alors que Eder et Soriano ont eux aussi été mis sur le marché. Avec son million et demi d’euros de salaire annuel (le double avec les taxes) et son rendement plutôt moyen, Eto’o (34 ans) était devenu une charge trop lourde pour le club transalpin.
L’offre d’Antalyaspor est donc arrivée comme du pain béni pour la Samp’ qui s’est empressée de rompre son contrat avec l’ancien capitaine des Lions sans exiger le moindre dédommagement financier. La Samp’ n’est pas triste à l’idée de voir partir Eto’o mais qu’en est-il du joueur luimême ? A l’évidence, l’attaquant réalise avant tout une bonne affaire qui n’est pas loin de rappeler sa juteuse escapade à l’Anzhi où il gagné dans le financier ce qu’il a perdu dans le sportif. En cédant aux sirènes de Gültekin Gencer, le président « buzzer » d’Antalyaspor, Eto’o redonne de l’allure à ses émoluments mensuels qui avaient drastiquement baissé à la Samp’. Il repasse à près de 4 millions d’euros net d’impôts et peut attendre sa retraite sans trop puiser dans l’impressionnant trésor de guerre qu’il s’est aménagé en allant piger au Daguestan.
Mais pour rejoindre le 11e club de sa carrière stratosphérique, l’ancien buteur du Barca n’a pas fait que considérer l’argent. Il a aimé Genes, la belle ville portuaire d’Italie. Il va adorer Antalya, sublime refuge touristique du Sud de la Turquie qui caresse la Mer Noire et séduit par la douceur de son un climat. Capitale touristique de la côte méditerranéenne turque, surnommée la « Riviera turque », Antalya est considérée comme l’une des stations balnéaires les plus fréquentées au monde avec plus de 9 millions de touristes annuels en 2010.

 

Van Persie, Nani (Fenerbahce), Podolski (Galatasaray) et Mbia (Trabzonspor) ont eux aussi rejoint la Turquie cet été. Argent et qualité de vie La Süper Lig s’apparente de plus en plus à un nouvel eldorado pour ces joueurs qui veulent se relancer ou signer un dernier gros contrat. Considérés comme des associations, les clubs payent peu ou pas d’impôts, ce qui leur permet d’offrir des salaires très confortables à leurs joueurs (12,6 millions d’euros pour Drogba quand il évoluait à Galatasaray, 3,2 millions d’euros pour Sneijder, hors primes). Ces derniers voient aussi leurs impôts plafonnés à 15%. «Ici on est exonéré d’impôts.
Cela offre une meilleure possibilité de gagner sa vie par rapport au Championnat français par exemple», confirme Danny Nounkeu qui devrait revenir en Galatasaray après avoir été prêté à Grenade (France) et à Evian (France). Eto’o en Turquie c’est donc pour de l’argent, la qualité de vie mais mieux encore. Sportivement, le championnat turc monte en puissance.

 

Un challenge sportif «Si on compare avec l’Europe et les pays du Golfe, la Turquie c’est une sorte d’antichambre. Il y a des moyens financiers qui sont aujourd’hui beaucoup plus importants qu’en Europe et qui peuvent se rapprocher de ce qui se fait dans les pays du Golfe mais avec un niveau de compétitivité qui reste meilleur», indique au journal l’Equipe l’algérien Carl Medjani qui est arrivé à Trabzonspor l’an passé.
L’ancien lillois Aurélien Chedjou qui vient d’être sacré champion de Turquie avec Galatasaray note pour sa part que la Super Lig «n’a rien à envier à ce qui peut se faire en Europe, surtout dans le haut du tableau. On ne s’ennuie pas, il y a des surprises à chaque journée. Les matches sont très ouverts. La notion tactique n’est pas la plus importante. Ce qui compte, c’est surtout l’attractivité pour les supporters et le plaisir de jouer, de marquer des buts, d’avoir du jeu et des actions». Cette saison, le règlement autorisera 14 joueurs étrangers par équipe (au lieu de 8), 11 sur la feuille de match (au lieu de 6). De quoi créer une nouvelle dynamique dans un Championnat qui pointe au 14e rang à l’indice UEFA, entre les Pays-Bas et la Biélorussie.

 

De quoi faire encore monter l’ambiance dans les gradins et transcender un Samuel Eto’o qui aura à coeur de prouver qu’il n’est pas en préretraite sur le Bosphore. Déjà, ses premières séances d’entrainement à Davraz Montagne, le camp d’entrainement d’Antalyaspor suscitent un élan d’enthousiasme chez les fans. Ses maillots se vendent par milliers et le club espère un rapide retour sur investissement. Au final, personne ne devrait perdre au change dans cette transaction qui confirme que Samuel Eto’o -pourtant affaibli par le poids de l’âge et les kilos qui vont avec- conserve une bonne valeur marchande.

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