Valéry Mezague était sans doute l’un des plus grands espoirs du football européen au début des années 2000. Il était même annoncé comme un futur taulier de l’Equipe de France. Seulement âgé de 30 ans, il est décédé aujourd’hui.[pagebreak]Un début de carrière en fanfare
La carrière de Mezague commence dans sa ville natale, Marseille, où il a vu le jour le 8 décembre 1983. Il découvre d’abord le football dans le club de son papa, l’US Camerounaise de Marseille.
A seulement 9 ans, il rejoint l’un des meilleurs clubs amateurs de la cité phocéenne, le FC Burel. Il y restera 6 ans avant d’être repéré par la légende du football camerounais Roger Milla, ancien joueur du Montpellier HSC, à l’occasion d’un match de Ligue Méditerranée.
A l’époque, il évoluait au poste d’attaquant en U15 nationaux. Avant d’être replacé au poste de libéro puis de monter au milieu.
A l’âge de 15 ans, Valéry Mezague prend la direction du centre de formation du club héraultais, à seulement 170 kilomètres de Marseille.
Il n’attendra que quelques mois pour débuter avec l’équipe première du club de Louis Nicollin. Alors qu’il vient tout juste de fêter son 17ème anniversaire, il dispute le derby de l’Hérault en décembre 2000. Une défaite 1-0 contre Sète, mais des promesses.
Michel Mézy, l’entraîneur de la Paillade le sait, il tient un futur grand.
« Lors d’un match en CFA contre l’Olympique de Marseille, j’ai marqué deux buts devant Michel Mézy, entraîneur de l’équipe première. Comme les pros jouaient deux jours plus tard et qu’un milieu de terrain était indisponible, j’ai alors intégré le groupe pro. Et enfin, je suis rentré contre l’OGC Nice et j’ai marqué pour mon premier match en pro. Des débuts rêvés en somme. Je ne réalisais pas ce qui m’arrivait. J’étais un peu sur un nuage, mes potes du centre me chambrent encore aujourd’hui en me disant que je me la pétais. Après, tout s’est bien enchaîné avec deux buts face à Strasbourg, la médiatisation, la sélection camerounaise, la Coupe des Confédérations. C’était pour moi, la récompense d’un long travail, de sacrifices aussi » confiait-il à Maxifoot en 2006.
La saison suivante sera la plus belle de toute sa carrière. Auteur de 6 buts en championnat, il enchaîne les performances de très haut niveau. Il attire les convoitises de l’Olympique Lyonnais ou encore du Paris Saint-Germain. Il fait également saliver l’Equipe de France et celle du Cameroun. Mais alors qu’il est convoité par les Bleuets et les Lions Indomptables, il surprend son monde en répondant favorablement à l’appel de la sélection camerounaise en mars 2003. Il disputera la finale de la Coupe de Confédérations contre l’Equipe de France en juillet 2003 à seulement 19 ans. Une compétition qui sera marquée par le décès du capitaine camerounais Marc-Vivien Foé lors du match opposant le Cameroun à la Colombie.
Il incarne le milieu relayeur moderne. Doté d’une belle frappe de balle, il excelle au milieu de terrain par sa faculté à se projeter dans la surface de réparation. A l’époque, il ne fait aucun doute qu’il évoluera rapidement dans un club majeur.
« Comme je dribblais bien, je remontais facilement le terrain pour ensuite délivrer des passes décisives. A l’époque, Laurent Blanc jouait à l’OM et moi, puisque j’avais réussi un petit pont dans ma surface de réparation, on m’appelait Laurent « Noir » ».
Un accident fatal
Malheureusement pour lui, sa carrière va prendre un tournant tragique. Fin juillet 2003, Valéry Mézague est victime d’un grave accident de la route entre Montpellier et Marseille. Souffrant d’un traumatisme crânien, il est plongé dans le coma durant 3 jours. On ne retrouvera plus jamais le Mezague qui enchantait La Mosson.
Après une saison de galère, durant laquelle il ne dispute que 12 matchs sous les couleurs du club héraultais, il fait le choix de rejoindre le championnat anglais. Prêté à Portsmouth, nouveau riche de Premier League, il joue peu. Le club anglais ne lève pas l’option d’achat et il rentre à Montpellier.
Il débute la saison en Ligue 2 et brille avec 3 buts en 9 matchs. De quoi attirer Sochaux où il signe pour 3 ans et demi. Il n’y est pas titulaire et enchaîne les bouts de matchs. Prêté au Havre, lors de la saison 2007-2008, il réalise une saison pleine avec 28 matchs et 4 buts. Il remporte même un des seuls titres de sa carrière, le championnat de Ligue 2.
Alors qu’il avait tout pour devenir un joueur majeur de Ligue 1, Valéry Mezague va être un honnête joueur de Ligue 2. D’abord au Havre, puis à Châteauroux et enfin à Vannes. Victime de plusieurs blessures, notamment des fractures de fatigue, sa carrière bretonne s’achève en eau de boudin. En fin de contrat en 2011, il n’est pas prolongé.
Barré en France, Mezague fait le choix de l’étranger. D’abord la Grèce, avec le Panetolikós FC, promu en D1 avant de retourner en Angleterre à Bury (D3).
Sans club depuis l’été 2013, Valéry Mezague avait fait le choix de se rapprocher de Marseille en s’engageant avec le Sporting Toulon Var. Son dernier club. Celui qui a annoncé son décès, aujourd’hui, 15 novembre 2014. A seulement 30 ans. Un Lion ne meurt jamais, il dort.
Fiche Valery Mezague
Date de naissance : 8 décembre 1983
Lieu de naissance : Marseille (France)
Pays : Cameroun
Poste : Milieu
Clubs successifs : US Camerounaise de Marseille, FC Burel, Montpellier HSC (France), Portsmouth (Angleterre), Montpellier HSC, FC Sochaux, Le Havre, La Berrichonne de Châteauroux, Vannes OC (France), Panetolikós FC (Grèce), Bury (Angleterre), Sporting Toulon Var (France)
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