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L'ouverture sur le Cameroun

Cameroun: De la place pour deux autres opérateurs locaux de téléphonie mobile

Le gouvernement veut faire passer le taux de pénétration du téléphone mobile de 15% en 2009 à 76% en 2015. En jeu: la conquête de 8 millions de clients potentiels. A quand l??arrivée des deux nouveaux opérateurs de téléphonie mobile annoncés par Jean Pierre Biyiti bi Essam, le ministre des Postes et Télécommunications, lors du conseil de cabinet du 26 mai dernier ? Les plus optimistes espèrent que ce sera avant la fin de l??année. Si cette hypothèse séduit, c??est bien parce que le développement de la téléphonie mobile au Cameroun est allé si vite qu??en dix années d??ouverture du marché, le pays a révélé un potentiel pouvant accueillir un nombre plus grand d??opérateurs. Selon les

chiffres présentés par le Minpostel, le marché de la téléphonie mobile au Cameroun, une dizaine d??années après l??implantation des opérateurs privés, se présente de la manière suivante: un parc de téléphonie mobile de 8 003 844 abonnés en fin 2009 ; une pénétration téléphonique mobile estimée à 41,3 %; une couverture à près de 65% du territoire habité; des tarifs qui sont passés de plus de 500 F Cfa/mn en 2000, à l??ouverture du marché, à moins de 100 F Cfa la minute en 2011. D??autre part, souligne Jean Pierre Biyiti bi Essam, les deux opérateurs Orange et Mtn ont réalisé un chiffre d??affaires cumulé estimé à près de 1 926 milliards F Cfa depuis l??ouverture du marché en quelque dix ans pour des investissements de 431 milliards F Cfa, et créé environ 1 300 emplois directs et près de 300 000 emplois indirects. Depuis leur implantation, ces deux firmes ont engrangé des bénéfices de l??ordre de 375 milliards F Cfa. C??est donc un marché potentiellement juteux que le gouvernement veut ouvrir à deux nouveaux opérateurs. Tarifs élevés Pour les autorités, ces chiffres restent insuffisants, d??autant qu??une espèce de duopole s??est constitué qu??il faut « casser », selon les termes du Minpostel, et que les tarifs restent élevés au Cameroun, en comparaison avec les autres pays du continent. En plus, le gouvernement déplore le fait que les réseaux restent concentrés dans les zones économiquement rentables (Douala, Yaoundé, Bafoussam, etc) au détriment des zones rurales qui n??enregistrent au final qu??un taux de pénétration d??environ 15%. C??est en vue de mieux apprécier les hypothèses de croissance du marché qu??une étude de la taille critique du marché de la téléphonie mobile a été commandée au cabinet Network Dynamics Associates Llc. Pour Jean Pierre Biyiti bi Essam, «cette situation ne peut s??améliorer qu??avec l??introduction de nouveaux opérateurs sur le marché, d??où l??objet de l??étude qui est de déterminer la taille optimale du marché de la téléphonie mobile et la projection de la demande potentielle à l??horizon 2015, pour arrêter la stratégie et le nombre de nouveaux opérateurs à faire entrer dans ce marché.» Cette étude a révélé que 8 millions de nouveaux clients de la téléphonie mobile pourraient être enregistrés d??ici à 2015, ce qui suppose qu??il y a des parts de marché pour deux nouveaux opérateurs, sans même qu??il y ait un besoin de réaménager les spectres de fréquences. L??objectif étant d??atteindre un taux de pénétration de 76% et la réduction des coûts qui pourraient alors retomber à 10 francs la minute en 2015. Fonds spécial des télécommunications Pour y arriver, les autorités envisagent de délivrer deux nouvelles licences de téléphonie mobile 3G à des grands groupes internationaux dont l??expérience est établie. «Ce scénario, commente le Minpostel, va radicalement transformer la dynamique concurrentielle dans le secteur des mobiles au Cameroun, en mettant ainsi fin à la situation de duopole observée depuis une décennie. De plus, l??ouverture du marché à ces opérateurs, couplée aux ressources des services 3G, va permettre à l????tat d??engranger d??importantes retombées en termes de droits d??entrée sur le marché.» Dans cette perspective, en plus du développement de l??infrastructure de transport large bande sur tout le territoire national, il est prévu une réorganisation fonctionnelle de la Camtel , en vue de la séparation des activités d??accès de celles de la gestion du backbone national. Toutes ces bonnes intentions ne pourront certainement pas se concrétiser dans les délais souhaités, si l??administration ne se met pas au travail au plus vite pour préparer des dossiers suffisamment séduisants pour des opérateurs de réputation internationale. Problème: alors qu??on est quasiment rendu en juin, le dossier de financement de ce programme sur Fst (Fonds spécial de télécommunications) est encore en cours d??instruction à la primature??
 

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