A cause de la musique, on se rapproche peu à peu de ce monde que Dieu avait promis à Abraham de ne pas détruire s??il y trouvait ne serait-ce qu??une seule personne encore bonne. Prostitution, grand banditisme, viol et bien d??autres sont ces maux qui minaient cette ville antique suffisamment ancrée dans la bêtise et l??énormité. Qui eût cru cependant à cette toute autre époque que la destruction de Sodome et Gomorrhe n??enlèverait pas grand-chose à la nature perverse de la race humaine, que Dieu ne faisait que ralentir certaines ardeurs qui reviendraient une fois le vent ayant soufflé et la tempête passée ? Quitter ce monde de débauche sans regarder en arrière sous peine d??être transformé en statue de sel, même la femme du neveu de l??autre n??avait pas pu respecter les
instructions du tout puissant. Du temps a passé depuis cette époque mais on a la nette impression que notre monde rejoindra celui là. On peut s??en convaincre en écoutant seulement les musiques que les artistes pondent au fil des jours et qui créent toutes sortes de conflits de génération. Entre ceux de l??ancienne musique éducative du genre « l??amour n??a pas de frontière » de notre cher Ndedi Eyango et ceux de la nouvelle musique joyeuse du genre « l??homme c??est l??homme tant que ça se lève » de l??artiste Coco Argentée, le fossé s??est fait de plus en plus grand. Heureusement pour ceux-ci que le public les accompagne. Le citoyen lambda ne peut plus mener sa promenade dans la sérénité dans un de nos jardins publics de la capitale politique sans entendre auprès de lui, assis sur le banc d??à côté, un autre citoyen fredonner à c??ur joie ce refrain aux airs d??hymne national : « il va te cogner comme s??il venait de Kondengui ». Les avocats de cette musique qualifiée par certains de mondaine diront que ces artistes épargnent au moins les plus jeunes en utilisant dans leurs chansons des paraboles et des imageries. Mais entre nous, avec Internet et le cable qui du coup élèvent le QI des enfants d??aujourd??hui, qui ignore que quand K-TINO chante « ne touche pas à ma chatte », elle ne parle pas de la femelle du chat, même si elle s??en défend ?La chaîne de radio et télévision nationale sanctionne par l??interdiction ce type de musique dite déviante, mais le mal n??en est pas moins éradiqué, vu que les chaînes privées les reprennent en boucle. C??est quand même les plus écoutées de l??heure et par conséquent les plus génératrices de revenus. Et alors ? Le marché du s*e*xe est payant un peu partout dans le monde (voir les films dits X). Et même si la prophétie biblique selon laquelle nous retournerons à nouveau à Sodome et Gomorrhe se réalise peu à peu, qui s??en plaint vraiment, si tant est que cette musique fait aussi, et peut être plus que les autres, chaud au c??ur ?
Mireille Djifedeu, 237online.com
