Cameroun – Crise anglophone: La faute à Ahmadou Ahidjo

Ahmadou Ahidjo

Un opérateur économique de la cité capitale du Nord-ouest plaide pour un soutien à la coordination nationale en charge de la mise en œuvre du plan présidentiel de reconstruction et de développement du Nord-ouest et du Sud-ouest.

La descente de Paul Tasong en mission de concertation, de sensibilisation et de vulgarisation du Pprd-No/So à Bamenda et à Buea du 22 juin au 5 juillet 2020 continue de susciter l’attention et la réaction des citoyens de ces régions. Parmi ceux-ci, Peter Ngufor, propriétaire d’une structure en charge de la commercialisation et de la distribution des équipements et intrants agricoles. Face à la presse mercredi dernier 8 juillet au siège social de son entreprise à mile 3 Nkwen à Bamenda, l’homme d’affaires a salué la mise en place du Pprd-No/So. « A un certain moment j’avais dit qu’il était loisible que le chef de l’État demande des excuses à la population. Puisqu’il n’est prudent de dire à haute intelligible voix que je m’excuse, il l’a dit en d’autres manières en créant la commission de reconstruction. S’il n’acceptait pas qu’il y a un problème, il n’aurait pas créé cette commission. La création de cette commission est une façon de demander pardon », a déclaré le mécène à la presse. Si pour lui, la coordination nationale du Pprd-No/So est constituée des hommes rompus à la tâche, il croit davantage que si cette coordination est bien pensée, elle ne se focaliserait pas seulement à la reconstruction.

« Elle doit aussi et surtout reconstruire l’état d’esprit de tous les Camerounais », insiste-t-il parce que poursuit-il, « l’état d’esprit des 25 millions de camerounais a été blessé sérieusement». Il fait allusion à la conscientisation, à la moralisation des Camerounais. Une tâche que l’homme d’affaires et militant du Rdpc trouve ardue, difficile mais pas impossible. « Je ne crois pas que notre chef d’État dort parce que tu ne peux pas avoir un tel problème sous la main et dormir sur tes deux oreilles ». Et d’ajouter, parlant du chef de l’État : « j’ai pitié de lui ». Le Pdg
de Farmers House est d’avis que « nous devons aider le chef de l’État à solutionner ce problème, cette bêtise qui dérangé tout le monde d’entier ». A ce propos réitère-il « parce qu’aucun camerounais n’a le monopole de la sagesse, le chef de l’État a besoin de la contribution de tous les camerounais. Je prie que ceux qui font des recommandations lui donnent de bons conseils pour préserver notre nation, préserver la paix et le développement ».

Selon Peter Ngufor, le problème anglophone date des années 61. Et c’est la conséquence d’une mauvaise gestion des recommandations de la réunification par le premier président de la république. A le croire Paul Biya a hérité ce problème de son prédécesseur Amadou Ahidjo. « Le chef de l’État actuel s’est retrouvé dans une situation qu’il n’a pas créé ». Néanmoins ajoute Peter Ngufor « qu’il (Paul Biya Ndlr) cherche des voies et moyens pour résoudre le problème tout en sachant qu’il ne l’a pas créé ». Le Pprd-No/So s’inscrit dans cette logique. C’est à juste titre que l’homme d’affaires demande à tout le monde d’apporter son soutien et sa collaboration à l’équipe que dire Paul Tasong pour un succès de ce plan sur le terrain. Il est aussi reconnaissant au début des pourparlers entre le gouvernement et les leaders séparatistes en prison. Même si un contre communiqué du ministre de la communication réfute une telle initiative. « J’espère et prie que ça soit vrai. Si c’en est le cas, ce sera bien pour le gouvernement et toutes les parties concernées », se veut optimiste le Pdg de Farmers House pour qui, « si le gouvernement fait quelque chose de bien nous devons l’apprécier et non pas toujours condamner ».

Son seul regret porte sur la gestion de la crise « pour une crise que pouvait gérer la police, on a fait recours aux militaires qui ont commis quelques erreurs (tuerie des enfants et femmes enceintes) imputables à notre bien aimé chef de l’État. C’est vrai que ceux qui ont perpétré ces tueries ont été interpellés et sont en instance de jugement. Que le verdict soit rendu public ». Toujours est-il que le mécène demande également au chef de l’État de faire usage de « sa sagesse pour annoncer un cessez-le-feu formel dans le Nord-ouest et le Sud-ouest parce que la guerre avait été déclaré formellement ». Il met au défi tout le monde de faire preuve de franchise, de sincérité dans toute action entreprise pour retrouver la paix dans les deux régions. « Quel que soit ce que nous faisons, ça doit être avec sincérité. Pas question de jouer sur la psychologie de qui que ce soit. L’important est de chercher des voies et moyens pour sortir de ce que je qualifie de bêtise dans laquelle nous y sommes », conclut notre interlocuteur.

Donat SUFFO

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