Cameroun – Crise anglophone : Comme une bosse sur le front

La radicalisation des revendications sécessionnistes prônées par les tenants de la « République » imaginaire « d’Ambazonie » à partir des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, a presque jeté un coup de froid sur la construction de l’intégration et de l’unité nationales.
Ce que des commentateurs appellent un « effritement progressif » de quelques objectifs stratégiques fixés par une nouvelle nation comme le Cameroun, au lendemain de l’indépendance du 01er janvier 1960, saborde malheureusement l’évolution d’un chantier qui était si cher aux « Founding Fathers » et à leurs successeurs.
Tout au long de l’année 2017, les Camerounais ont assisté, avec un certain effarement, aux revendications de partition du pays par certains citoyens des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, à la faveur de manifestations corporatistes qui se sont rapidement muées en demandes d’autonomisation, voire d’indépendance. La crise anglophone est venue révéler l’extrême fragilité de l’unité nationale.
Une déconstruction qui au fil des jours, se vit comme un poignard dans le dos, aussi bien des gouvernants que d’une bonne frange de la population. Surtout qu’on croyait entrevoir le bout du tunnel en franchissant le cap de l’intégration nationale. « Nous devons y veiller, pour ne pas laisser ces acquis s’effondrer. Ça fait mal au coeur de voir comment, en l’espace de quelques mois, on peut commencer à s’éloigner de l’objectif qu’on s’est fixé au départ », regrette un s*e*xagénaire, prélat d’obédience catholique.
Peu à peu, un spectre de doute s’empare ainsi des facteurs déterminants à l’édification d’un couplet qui, jadis affirmé par la classe politique dirigeante, n’était pas moins un vecteur de cohésion sociale et d’absorption des replis ethnolinguistiques.

Michel Ferdinand

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