Cameroun – Crise anglophone : Clash entre Chemuta D. Banda et Mouangue Kobila

Jeudi au cours du discours d’ouverture de la 26ème session ordinaire de la Cndhl, le président de l’organe a été publiquement critiqué par son vice-président. Cet incident se justifie sur un appel au cessez-le feu.

La séance d’ouverture de la 26ème session ordinaire de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (Cndhl), tenue ce 9 mars à Yaoundé a commencé par un incident. Ce clash observé entre Chemuta Divine Banda, le président de la Cndhl et James Mouangue Kobila, le vice-président de cette instance se justifie par la divergence des opinions entre ses deux dirigeants de l’instance au sujet de la crise anglophone. A cause de cette divergence des points de vue, les deux responsables de la Cndhl se sont livrés en spectacle devant les objectifs des caméras. C’était dans la salle des conférences de ladite Commission, située au quartier Hippodrome.

En effet au moment où le président de la Cndhl faisait son discours d’ouverture, il a été interrompu par le Pr. James Mouangue Kobila. Chemuta Divine Banda lançait un appel auprès du président de la République pour un cessez le feu urgent dans le cadre de la crise anglophone qui secoue dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest depuis octobre 2016. Selon le président de la Cndhl c’est le cessez –le feu qui est la première condition pour un retour au calme. L’incident part du fait que le Pr. James Mouangue Kobila n’a pas apprécié le ton de l’orateur, qui selon lui, n’engageait pas les membres de ladite Commission. Assis tout juste à côté de celui que la salle était en train d’écouter, le vice-président de la Cndhl n’a pas hésité d’interrompre le discours du président pour se désolidariser des déclarations du président: « Monsieur le président il faut que les choses soient claires. Précisez dans la salle que ce discours vous engage et n’engage pas tous les membres de la Commission. Je réitère ma position vous ne pouvez pas parler au nom de la Commission dans les pareilles circonstances parce que ce que vous dites n’engage que vous », a réagi le vice-président.

Malgré interruption Chemuta Divine Banda ne s’est pas replié en évoquant les conséquences que les populations des régions anglophones sont confrontées à cause de la crise. Alors qu’il poursuivait normalement son discours, un autre membre de la Commission au nom de Thérèse Atangana, est venu soutenir la réaction de James Mouangue Kobila. Ce renfort n’a pas découragé le président qui a rappelé que jusqu’à présent il était le seul responsable qui parle au nom de cette Commission. La salle des travaux avait les allures d’un marché au point ou les responsables du protocole ont été obligés de faire sortir les journalistes. A la fin de la cérémonie d’ouverture le président de la Cndhl a expliqué : « J’ai écrit au président de la République pour lui dire que seul un cessez le feu peu résoudre la crise anglophone. Cela ne veut pas dire que nous ne reconnaissons pas les efforts faits par le gouvernement pour résoudre cette crise. Nous sommes également disposés à accompagner le gouvernement pour trouver une solution à cette crise qui cause des conséquences sur tous les domaines de la vie dans les deux régions. Des soldats et des civils continuent de mourir nous ne pouvons pas avoir de développement dans notre pays sans respect des droits de l’homme. L’objectif de mon discours était de dire au public et au chef de l’Etat que nous sommes là pour remplir nos objectifs en tant que commissaire des droits de l’homme».

Ce n’est pas la première fois que les membres de la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés aient des positions divergentes sur la gestion de la crise anglophone. Il y’a quelques mois un communiqué de vice-président de cette institution diffusé dans certains journaux salaient les efforts des autorités pour la résolution de cette crise. Ce communiqué avait également fait l’objet de contestation. Malgré cet incident les travaux se sont normalement poursuivis. Cette 26ème session avait pour but : l’examen et l’adoption de l’exécution du budget de l’année 2018 et l’examen et l’adoption de l’avant-projet du budget de la Cndhl pour l’année 2020. Lors des débats, les membres ont également débattu sur certaines difficultés qui freinent le travail sur les zones d’intervention de la Cndhl. Parmi ces difficultés il y’a le refus de collaboration avec la Cndhl de plusieurs administrations publiques. Il était question de trouver les moyens comment résoudre ce problème.

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