Enseignants et étudiants s’activent à ce système d’enseignement à distance pour compenser la suspension des cours suite au Covid-19.
Le recteur Pr Idrissou Alioum multiplie les actions pour l’effectivité de cette option numérique dans la poursuite des enseignements. Abakar Mahamat Brahim est un étudiant en deuxième année histoire à la faculté des Arts, Lettres et sciences Humaines (Falsh) de l’Université de Maroua. Le jeudi
2 avril 2019 aux environs de 14 heures, l’étudiant est devant son ordinateur et son smartphone. Il est connecté au réseau internet et parcoure les cours qu’il vient de recevoir de son enseignant de l’unité d’enseignement HIS234 « Après avoir téléchargé le cours numérisé et les thèmes de travaux dirigés. L’enseignant nous a demandé de nous constituer en groupe à travers les plates-formes numériques. Egalement j’ai reçu à travers l’application Classroom, d’autres contenus des unités d’enseignement.
Le problème, c’est la lenteur de la connexion », indique le jeune étudiant qui affirme comprendre la démarche expliquée par son enseignant. Pour plus de détails, il fait des recherches sur les moteurs de recherche et suit des tutoriels. Aussi, des plateformes via les réseaux sociaux dédiés à ses cours lui permettent d’échanger et d’interagir avec ses camarades de classe et ses enseignants. C’est que le jeune étudiant confiné dans sa chambre s’applique au système e-learning, le programme d’enseignement à distance, nouvelle option que lui propose son établissement l’université de Maroua.
Comme lui, plusieurs étudiants de l’université de Maroua sont scotchés sur leur Smartphones ou sur leurs ordinateurs offerts depuis peu par le chef de l’Etat. « J’essaye de m’adapter car je ne veux rien perdre de mon année académique qui me coûte déjà cher. J’ai des camarades en difficulté. Ils n’ont ni ordinateur ni smartphone, je suis obligé de leur apporter mon aide », confie un étudiant en faculté des sciences. Souaibou en est un parmi plusieurs milliers d’étudiants dans cette posture. Il suit les cours version radio sur les ondes de la radio campus. « Bien que nous avons accès aux cours, il est difficile de poursuivre les études sans matériels et une bonne connexion à internet. Je crois qu’il faut adapter ce type d’enseignement
à distance à nos réalités », confie le jeune étudiant.
Depuis quelques semaines, l’avènement de la crise sanitaire mondiale liée au coronavirus préoccupe le Cameroun. Dans la prévention de la propagation de cette pandémie déjà présente dans le pays, des mesures ont été prises par le gouvernement pour arrêter la menace parmi lesquelles celle concernant la fermeture des différents ordres d’enseignement. Pour lever le doute quant au sort de la poursuite des enseignements en présentiel, à la suite des recommandations du ministre de l’enseignement supérieur dans la logique de mettre sur pied une stratégie visant la poursuite des activités pédagogiques et de la recherche en mode non présentiel, le recteur de l’université de Maroua, le Pr Idrissou Alioum multiplie les actions en vue
d’arrimer son institution à ce système.
Ajustements
A cet effet, il a organisé une réunion liée au démarrage du e-learning à l’université de Maroua le 2 mars dernier. « L’objectif était la mise en route du e-learning à l’UMa, il a fallu dans un premier temps, visualiser toutes les plates-formes déjà créées et de procéder à des échanges d’expériences et à des ajustements éventuels en sachant que latitude a été donnée aux établissements de faire des choix adaptés et adaptables à leur environnement en la matière », explique le Pr Idrissou Alioum. Et de préciser, « Schématiquement, la typologie des plates-formes présentées par les établissements allie variété et efficacité et se décline en : e-campus.fs.univmaroua-cm ; foad.falshmaroua.cm ; googleclassroom ; slack ; moodle ; whatsapp et neoms. Il apparaît clairement que certaines plates-formes s’apparentent au Massive open online course (Mooc). Ainsi, trois (03) actions ont été considérées comme prioritaires à savoir : la mise à disposition des enseignements sous une forme ou sur une autre (word ; pdf ; PowerPoint et même vidéo), les discussions ou interactions éventuelles et l’évaluation. De manière empirique, les plates-formes disponibles offrent de réelles possibilités à l’épineux problème de massification des effectifs dans certaines filières », soutient-il.
Pour lui, l’arrimage au e-learning ne devrait pas poser de problèmes, surtout avec un effectif rajeuni et habitué aux TIC. Des atouts adossés à d’autres innovations numériques dont dispose l’institution. Aussi, la soutenance en ligne est une pratique largement répandue dans les nouvelles pratiques universitaires. C’est bien le cas de l’université de Maroua qui entend mettre en pratique cette option avec le e-defence des thèses et mémoires qui pourrait être enclenché dans les prochains jours. De leur côté, les enseignants sont à la tâche malgré le faible engouement des
étudiants à adhérer à ce processus observé par certains d’entre eux. Mais ils espèrent que dans les prochains jours, le numérique sauvera l’université de Maroua.
