Cameroun – Coronavirus: Les autorités de Kribi défient le Premier minsitre

Nguiamba Nloutsiri obseques

Elles ont bravé l’interdiction de rassemblement de plus de 50 personnes ce weekend à l’occasion des obsèques d’Emmanuel Nguiamba Nloutsiri, ancien directeur général de Camtel et maire sortant de Lolodorf à Bingambo, son village natal.

Le Premier ministre a-t-il prêché dans le désert, du moins en ce qui concerne le département de l’océan et la ville balnéaire de Kribi ? Dans le cadre de la lutte contre la pandémie du coronavirus, Joseph Dion Ngute a édicté mardi dernier une série de mesures pour faire face à la maladie. On pouvait lire parmi celles-ci que, «les rassemblements de plus de cinquante (50) personnes sont interdits sur toute l’étendue du territoire national.» Dans le département de l’océan, le respect de cette prescription peine à trouver un écho favorable, notamment au sein de la classe sociale la plus insoupçonnée. Les habitudes ici semblent avoir la peau dure. Ce weekend encore, les obsèques d’Emmanuel NguiambaNloutsiri, ancien directeur général de Camtel et maire sortant de la ville de Lolodorf ont contre toute attente, rassemblé près de 2000 personnes à Bingambo près de Lolodorf. Au premier rang, le ministre des forêts et de la faune, Jules Doret Ndongo, les gouverneurs du Sud et de l’Est, le préfet de l’océan ainsi que des sous-préfets, les sénateurs MbaMba et NgalliNgoua, des députés de la nation et tout le grappin des maires du département. «Nous avons porté des masques et utilisé des solutions hydro alcoolique. Que pouvons-nous faire d’autre ?» Quelques mots jetés au passage par un élu du peuple censé encadrer les masses.

Volte-face

Dans un contexte où la pandémie tend à gagner du terrain au Cameroun, de nombreux citoyens considèrent le comportement de ces autorités comme un acte d’indélicatesse et de désinvolture vis-à-vis des prescriptions gouvernementales pour barrer la voie au Coronavirus. C’est l’avis de Mireille Flore, couturière, qui a indiqué que, «ces ministres et autres devraient prêcher par l’exemple. Quand on demande aux gens de ne pas se rassembler au-delà de 50 personnes ce n’est pas une blague. La menace est vraiment à notre porte et nous observons les dégâts que cette maladie cause dans les pays plus organisés que le nôtre.» L’effet domino ne s’est pas fait attendre. Hier dimanche, les églises étaient bondées de monde. Fidèles et célébrants n’en font qu’à leur tête. À la paroisse Epc d’Ebome, un quartier situé à la sortie sud de la ville de Kribi, la messe a été dite comme d’ordinaire. Assis côte à côte, hommes, femmes et enfants, sans aucune mesure de distanciation. Quelques personnes rencontrées à la fin du culte pensent que, «le coronavirus n’est pas encore arrivé ici.» On a même prié pour que la pandémie, épargne les habitants. Peu informées et mal encadrées, les populations dans cette partie du pays n’ont pas pris la mesure de la gravité de la situation.

Landry TSAGA

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