Avions présidentiel, Autorité Aéronautique, liquidation Camair : trois procès d’avion, une condamnation à perpétuité.
Si ceci était le titre d’un romain, on ne pourrait pas dire qu’il s’agit d’une simple fiction sur toute la ligne. 237online.com Car ce roman serait à plusieurs égards inspiré par une réalité vivante. Le milliardaire et fils du milliardaire de Bandjoun vient d’être condamné à vie par la Tribunal Criminel Spécial. On peut dire qu’en peu te temps il est devenu un sujet d’intérêt pour la justice.
LIQUIDATION CAMAIR
C’est l’aboutissement du troisième procès ouvert contre l’Ex Administrateur Directeur Général de la Camair en l’espace de 5 ans. A chaque fois, on a eu envie de se demander, qu’est ce qu’on lui veut en fait? La condamnation du 28 avril 2016 est relative à la » liquidation camair ». L’État du Cameroun dit avoir subit un lourd préjudice financier du fait des malversations orchestrées par Yves Michel Fotso. Les éléments ayant composé le dossier d’accusation sont curieusement confectionnés par un curieux liquidateur qui fut en son temps le Commissaire aux comptes de cette structure. Malgré cette confusion, Yves Michel Fotso avait passé avec ce liquidateur un protocole d’accord acceptant de payer ce qui la Camair lui réclamait. Le paiement avait d’ailleurs commencé. Pour le bloquer dans cette procédure et donc trouver des raisons de le condamner, ses comptes ont été bloqués. Avec l’aval du gouvernement, il avait en son temps fait expertiser sa résidence de Bandjoun et proposé ce bijou à la justice pour régler le restant indiqué dans le protocole conformément à la loi sur le TCS qui prévoit qu’on peut rembourser le Corps du Délit et obtenir l’arrêt des poursuites. Ses bourreaux en refusant cette proposition exigeront de lui le cash. Conscient que n’ayant plus de compte bancaire il lui été impossible de payer en espèce. A partir de cet instant Yves Michel Fotso a compris qu’il été prévu qu’il sera condamné. Ainsi depuis le 9 février 2016, le fils du milliardaire de Bandjoun, Fotso Victor, avait décidé de ne plus se rendre au TCS. Dans la correspondance qui avait été adressé en février par les avocats du milliardaire, Me Buhler (allemand), Me Bénédicte Graulle (française) et Me Dominique Inchauspé (américain) et deux camerounais il est écrit : » M. Fotso ne souhaite plus participer à ce qu’il considère être un simulacre de justice, dont l’issue ne fait – après avoir observé le déroulement des procédures pendant plus d’un an – aucun doute pour lui. Compte tenu du traitement infligé à notre client depuis l’origine de ce dossier, nous nous associons à cette démarche légitime. La défense de M. Fotso en bloc a donc pris la décision de ne plus le représenter aux audiences du TCS.
La défense de M. Fotso qui représente au total plus de 100 ans d’exercice du métier d’avocat et qui est composé d’avocats tant camerounais qu’étrangers, n’a en effet jamais eu à faire face à un tel déni de justice et refuse de s’en rendre complice « . Mais il ne s’imaginait surement pas que ce serait une condamnation à perpétuité. Et doit en plus rembourser à l’État ce qu’on lui réclame.
AFFAIRE BUSINESS BOEING JET -2 ( BBJ-2)
Cette sentence a fait penser au 22 septembre 2012. Une longue nuit au cours de laquelle Yves Michel Fotso, Marafa et autres avaient été condamnés dans le cadre de l’affaire dite de l’avion présidentiel. On leur reprochait d’avoir reçu de l’argent pour acheter l’avion pour les voyages du chef de l’Etat. Mais qu’à terme le gouvernement n’avait reçu ni avion ni argent. Pourtant quelques mois après ce verdict, maitre Akéré Muna le mandataire du gouvernement camerounais lors de la liquidation de GIA International, avait déclaré lors d’une conférence de presse au Hilton Hôtel de Yaoundé qu’il avait reçu en compensation un avion et de l’argent en espèce. Pourtant on continue à réclamer à Yves Michel Fotso, Marafa, Julienne Nkounda, Assene Nkou la somme totale de 24 milliards de francs Cfa. Là également Yves Michel Fotso avait alors expliqué qu’il avait proposé que la BBJ- 2 soit acheté à travers la Standby Letter of Crédit. Malheureusement pour lui il ne sera pas suivi par la Ministre des Finances d’alors. Convoqué au Tribunal de Grande Instance du Mfoundi, Michel Meva a Meboutu avait lui même déclaré qu’en tant qu’argentier de l’État il avait décidé personnellement de virer l’argent en espèce à GIA International. Et qu’il avait refusé d’impliquer les banques de peur que l’on dise que le Cameroun était incapable d’acheter un avion pour son président. Le Ministre des Finances en qualité de témoin avait alors ajouté que » Pour ne pas donner l’impression de narguer nos partenaires au développement en l’occurrence le FMI et la Banque Mondiale, tout en exécutant la décision du gouvernement d’acquérir cet avion, nous sommes tombés d’accord qu’il fallait bloquer l’avion au profit de la Camair » On se souvient que venu des Etats Unis pour témoigner à ce sujet, Gérôme Mendouga Ambassadeur à l’époque des fait est mort en prison, Inoni Ephraïm et Jean Marié Atangana Mébara attendent encore d’être fixés sur leur sort dans d’autres aspects de l’avion présidentiel. Néanmoins après cette condamnation Yves Michel Fotso avait saisi la Cours suprême en cassation. Et pour respecter la loi sur le TCS , il avait payé au trésor public plus de 900 000 000 qu’il estimait être sa quotte part dans la réparation du préjudice financier réclamé par la justice. Nous en somme rendu à quatre années, rien ne s’est plus dit sur ce sujet
AUTORITÉ AÉRONAUTIQUE
Si l’on ajoute à ce tableau l’affaire de l’autorité Aéronautique pour laquelle il a payé au TCS 230 000 000fs Cfa pour obtenir l’arrêt des poursuites, on ne peut pas dire que la gestion de la Camair lui a épargné des ennuis. Pourtant tout laissait croire qu’il avait voulu redresser cette boite moribonde qui reste toujours sur des béquilles jusqu’à nos jours. Ainsi donc, Yves Michel Fotso a versé à lui seul plus d’un milliards au trésor public dans le cadre de loi sur le Tribunal Criminel Spécial. On dit qu’avec cette nouvelle condamnation, ce fut un gâchis total.
Gabriel YOUB