Elles en ont besoin pour comprendre et mieux vivre le phénomène.
Le Cameroun s’est joint à la communauté internationale ce 28 mai 2018 pour commémorer la 6eme journée de l’hygiène menstruelle. L’ONG Horizons femmes en collaboration avec Amplify Change a mené des activités de sensibilisation mais également d’éducation. Parmi ces activités figure en bonne place une séance de travail avec les journalistes membres du réseau JNMAP.
C’est le silence total au sein des familles, on n’en parle pas. Tout se passe comme s’il s’agit d’un sujet tabou. Et pourtant en silence, dans leurs petits coins, les jeunes filles s’interrogent lorsque surviennent les premières règles. La petite ASHLEY âgée de 13 ans et élève en classe de 4eme au lycée de Nkoabang a du mal à oublier ce qu’elle a vécu l’année dernière lors de ses premières règles « Je me souviens encore comme si c’était hier, ce 23 juin 2018 je me suis levée avec un léger mal de ventre et j’ai constaté que mon slip avait des taches de sang. J’ai paniqué et je suis allée en parler à ma maman. Cette dernière m’a demandé de la suivre dans sa chambre où elle a pris une serviette hygiénique et m’a montré comment la placer sur mon slip. Ce sont les règles m’a-t-elle dit et après silence total.» Depuis lors la jeune fille vit ce phénomène en silence. Sa maman se contente de lui offrir des serviettes chaque mois. Elles sont nombreuses les jeunes filles qui sont dans son cas au Cameroun.
Il faut le dire pour le déplorer, les pesanteurs culturelles ont fait leurs nids dans plusieurs familles. Du coup, tout ce qui est lié au s*e*xe est considéré comme sujet tabou.
L’ONG Horizons femme qui a fait sienne, la cause féminine, s’investit depuis quelques années pour sensibiliser parents et éducateurs sur l’importance de parler des menstrues avec leurs enfants, d’aider les jeunes filles à vivre le phénomène avec dignité, les accompagner pour qu’elles puissent adopter une bonne hygiène menstruelle.
A travers le projet GHM (Gestion de l’hygiène menstruelle), l’ONG Horizons Femmes est présente dans 27 établissements scolaires où elle forme les jeunes files sur la gestion de leur hygiène menstruelle, amène les responsables des établissements à installer au sein même de l’établissement un dispositif qui permet à la jeune fille de gérer ses menstrues. Dans le cadre de ce projet L’ONG, octroie des serviettes hygiéniques au sein des écoles. Ces serviettes, affirme Chantal Sende, responsable du projet GHM « permettent à, la jeune fille de rester au sein de l’établissement même si elle est surprise par les menstrues aux heures des cours ».
Une étude menée par Horizons Femmes en collaboration avec ONU FEMMES a démontré que bon nombre de filles ratent les cours à cause des menstrues. Ceci est du à la « …nécessité de renter chez elles lorsqu’elles sont surprises par les règles à l’école ou lorsqu’elles ont les taches sur leurs vêtements ». A ceci s’ajoutent, les douleurs abdominales qui perturbent la jeune pendant les heures de cours et empêchent carrément à certaines d’entre elles, de se rendre à l’école. Selon un rapport de l’ONU pour l’éducation, la science et la culture en Afrique Subsaharienne, une fille sur 10 ne va pas à l’école pendant la période des menstrues. Il est donc clair que les menstrues affectent la performance scolaire des files.
Pour aider les jeunes filles à vivre ce phénomène, qu’elles n’ont pas choisi, sans stresse ni panique, la solution c’est la bonne gestion et la bonne hygiène. Ce qui suppose une préparation et un soutien adapté. Les parents ont donc intérêt aujourd’hui plus qu’hier à briser le silence.