Cameroun – Bangangté : Eric Aimé Niat installé

Eric Niat

Le nouveau maire de cette commune a reçu ses attributs au cours d’une cérémonie très courue.

Le temps de l’amour et du travail est-il revenu à la commune de Bangangté ? C’est ce qu’on a pu croire samedi dernier, 31 juillet 2021, lors de l’installation d’Eric Aimé Niat, le maire élu dans des conditions houleuses le 19 mai dernier. En effet, l’ensemble du conseil municipal est arrivé groupé sur la place des fêtes, escorté par des cavaliers Bororo et une danse rituelle du Nord-Ouest. « Un exorcisme public », a expliqué le speaker. La présence de son père, Marcel Niat Njifenji, le président du Sénat qu’on tenait par la main, peut justifier le déferlement à Bangangté de nombreuses personnalités telles le Ministre Issa Tchiroma Bakary, les gouverneurs de l’Ouest et du Nord-Ouest, de nombreux anciens ministres, directeurs généraux et autres parlementaires. La cérémonie d’installation s’est transformée en une véritable fête populaire, avec la prestation des artistes venus du Nkam, du Moungo et les danses patrimoniales locales ainsi que du Nord-Ouest. Mais aussi des absences significatives pour la compréhension des joutes politiques à venir.

Dans le mot de bienvenue, lu par le conseiller Eric Kowa, l’élu du jour a promis de s’aligner sur les pas de ses devanciers qui ont fait de la commune de Bangangté l’une des plus en vue dans le champ de la décentralisation. Revenant sur les circonstances de son élection, il a regretté « l’indiscipline de certains de ses camarades mus par des caprices », mais dit avoir changé de fréquence. « Je voudrais appeler à l’unisson tous les conseillers municipaux (…). Il n’y aura pas de chasse aux sorcières car il n’y a eu ni vainqueur ni vaincu. (…) Nous pouvons et devons faire table rase de ce récent passé … pour travailler ensemble », a-t-il insisté. Sur la bataille de positionnement qui s’annonce avec le renouvellement des organes de base de leur parti, le Rdpc, il n’a pas manqué d’exprimer le vœu que les attaques personnelles cessent.

« Les joutes électorales sont désormais violentes et surprenantes dans les conseils municipaux », a renchéri le préfet du Ndé. Rappelant au nouveau maire les circonstances de son élection, Ernest Ewango Budu lui a prescrit l’apaisement : panser les blessures en évitant tout triomphalisme. « La tâche ne sera pas facile », lui a-t-il prédit. Nonobstant un profil plutôt glorieux. Agé de 47 ans, Eric Aimé Niat affiche un cursus et une vie associative et politique déjà riche. Il est entre autres premier vice-président de la Fédération camerounaise de volleyball, porte-parole et gérant de la Fondation Niat, a siégé plusieurs fois au conseil municipal et a déjà été 4ème adjoint au maire. Des atouts qu’il devrait compléter, a dit le préfet, avec la maîtrise du cadre juridique régissant les collectivités territoriales décentralisées, du plan communal de développement et des besoins réels des populations.

Franklin Kamtche

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