Cameroun: Atanga Nji menace de renvoyer Kamto en prison

Atanga Nji et Maurice Kamto

Face à la presse hier lundi 7 septembre, le ministre de l’Administration territoriale rassure non seulement sur l’encadrement sécuritaire lors des élections régionales mais prévient également Maurice Kamto qui a appelé au boycott massif de ce rendez-vous des urnes.

Paul Atanga Nji n’a pas perdu du temps. Quelques heures seulement après la convocation par décret présidentiel, des collèges électoraux en vue de l’élection des Conseillers régionaux pour le dimanche 6 décembre 2020 dans les chefs-lieux de département, le patron de l’administration territoriale, jouissant pleinement de sa casquette de membre du gouvernement dans les processus électoraux, a tenu à apporter quelques éclairages et précisions à cet acte du Chef de l’Etat qu’il a d’emblée salué à l’entame de son laïus face aux hommes et femmes de médias. « Le renforcement de la décentralisation est une démarche forte du peuple camerounais souverain et maître de son destin. Elle fait partie des recommandations du Grand dialogue national. L’approfondissement du processus de décentralisation implique donc la tenue de l’élection des conseillers régionaux, du reste très attendue par l’immense majorité des camerounais», vante le Minat. Lui qui rassure de ce que le département ministériel dont il préside aux destinées, accompagnera comme d’habitude l’échéance à venir en mettant à la disposition d’Elections Cameroon (Elecam), « tous les instruments légaux, notamment le fichier de la chefferie traditionnelle, dans les délais prescrits par la loi en vue d’une élection transparente et crédible ».

Revenu fraichement de Maroua, où il a conduit une délégation interministérielle de secours aux populations affectées par les inondations, le Super chef de terre promet également un « encadrement sécuritaire optimal » afin que ce scrutin se déroule sur toute l’étendue du territoire national de manière sereine. Profitant de l’occasion, Paul Atanga Njiqui s’autoproclame fervent disciple de Biya présenté comme « grand architecte de la démocratie apaisée » au Cameroun, met en garde ceux des responsables de partis politiques qui ont décidé du boycott de ce rendez-vous électoral si des préalables tels que la révision du Code électoral et la promulgation d’un cessez-le-feu dans le Noso, ne sont pas remplis. Sans les nommer, le Minat rappelle à ses interlocuteurs (antipatriotes) qu’en tant que chargé du maintien de l’ordre, de la protection des personnes et de leurs biens, de l’encadrement des partis politiques, des Ong entre autres, « aucun écart de comportement ne sera toléré de quelque parti que ce soit ».

Non à la déstabilisation Suffisant pour rappeler au passage quelques dispositions légales qui seront immédiatement appliquées au cas où ceux
qu’il appelle « politiciens véreux et irresponsables » venaient à poser la moindre action visant à perturber ou déstabiliser ces élections chères au président de la République. Convoquant la Loi N°2016/007 du 12 juillet 2016 portant Code pénal notamment en son alinéa 11 qui traite de la sécession et l’Alinéa 114 traitant de la révolution, le patron des « chef terre » prévient que ces ennemis du jeu politique, doivent avoir le courage d’assumer les conséquences de leur acte suicidaire.

Le ministre de l’Administration territoriale va boucler son propos en s’attaquant à celui qu’il qualifie de « leader d’un parti politique dont les raccourcis antidémocratiques sont devenus le sport favori ». Allusion faite ici à Maurice Kamto, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (Mrc) qui donne visiblement le tournis au gouvernement depuis les élections présidentielles de 2018. Passant en revue les multiples sortiesde ce dernier au sujet du boycott des rendez-vous électoraux et de son éternelle revendication de son vote volé, le Minat envoie un message subliminal à l’ancien ministre délégué chargé de la Justice : « En tapant sur une ruche d’abeilles, vous savez ce qui vous attend lorsque vous ne pouvez pas courir ». Kamto est prévenu !

Christian TCHAPMI

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