Le président réélu du Sénat à décliné les grands chantiers de son institution mardi dernier, après son élection. Acquisition d’un immeuble siège, harmonisation des relations entre les deux chambres, accompagnement dans le processus de décentralisation,… Tout y passe.[pagebreak]La première sollicitation de Marcel Niat Njifenji à l’endroit de ses collègues porte sur l’accompagnement qu’ils doivent apporter aux politiques publiques, pour l’atteinte par le Cameroun du statut de pays émergent à l’horizon 2035. Cela doit se faire, indique le président du Sénat, à travers un travail législatif de qualité. Car seules les lois parfaites peuvent créer des conditions favorables à la modernisation de notre pays. Le fils de Bagangté dans le département du Ndé exhorte alors les sénateurs à une franche collaboration avec le gouvernement et la chambre basse du parlement. Comme on le sait déjà, députés et sénateurs se sont livrés, à l’occasion de la session budgétaire de novembre 2013, à un échange épistolaire d’une rare violence. Les élus de l’Assemblée nationale reprochant à ceux du Sénat de n’avoir pas défendu leur budget auprès de la commission des finances de la chambre présidée par Cavaye Yéguié Djibril.
«Nous avons l’impérieux devoir de tout mettre en œuvre pour asseoir définitivement un parlement bicaméral soudé et faire en sorte que les deux chambres fonctionnent en parfaite harmonie», recommande Marcel Niat Njifenji. Il ajoute. «Un parlement bicaméral consiste en ce que, chacune des chambres, portée par la légitimité spécifique qui la fonde, et encadrée par le grand dessein politique spécifique qui les fédère, veille à ce que les dispositions constitutionnelles pertinentes sur la navette parlementaire soient respectées et appliquées en vue d’optimiser la qualité de la production législative. Nous devons veiller à ce que les deux chambres entretiennent de façon permanente un dialogue sur toutes les questions d’intérêt commun».
L’appui du Sénat au processus de décentralisation est l’autre priorité relevée par l’orateur du jour. Lancé depuis presque 10 ans, ce model d’administration du territoire devrait être définitivement opérationnel d’ici à 2015 au Cameroun. Mais jusqu’ici, l’on observe encore des goulots d’étranglement qui obstruent sa mise en place dans l’arrière-pays. Marcel Niat Njifenji exhorte ses collègues à mettre la pression sur le pouvoir exécutif à travers les questions orales et le suivi des dotations budgétaires conséquentes.
Immeuble siège
Dans cette allocution, le président du Sénat a clairement manifesté son intention de déménager du palais des congrès dans un délai proche. Non pas pour intégrer un immeuble siège définitif, mais plutôt, pour s’abriter dans des bâtiments provisoires un peu plus spacieux. « En attendant la construction projetée de notre immeuble siège à la mesure et à la dimension de notre institution, le secrétaire général et moi-même, suivons plusieurs pistes, auprès du gouvernement et des opérateurs privés pour trouver un bâtiment qui puisse provisoirement loger tous les services du Sénat. Des solutions sont en vue. Une fois installés dans les locaux plus spacieux, nous procéderons alors au recrutement du personnel nécessaire pour donner au Sénat toute la lisibilité attendue aux plans institutionnel et politique», a révélé la deuxième personnalité du pays qui n’a pas manqué d’inviter les sénateurs, indépendamment de leurs chapelles politiques, à se donner bec et ongle pour l’accomplissement de ces multiples missions.
Focal: Gabegie !
Décidément, les pouvoirs publics se moquent du contribuable camerounais. Car à l’observation, certaines décisions prises par les autorités sont meurtrières pour l’économie camerounaise. Elles frisent même le mépris. Car le Sénat n’a été mis en place au Cameroun qu’à l’issue des élections du 15 avril 2013 et du décret portant nomination des 30 sénateurs, intervenu le 8 mais de la même année. Après l’ouverture de la session de plein droit à l’hémicycle du palais des verres de Ngoa-Ekélé, les 100 sénateurs ont été affectés au palais des Congrès où siège provisoirement la chambre haute. Mais voilà que quelques mois seulement après, on parle déjà de déménagement. Pourtant, cette installation provisoire a un coût. Ce d’autant plus que la salle inaugurale de 1500 à été remodelée, les sièges rhabillés, les tapis rouges renouvelés. De même, au Hall du bâtiment qui abrite le siège du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), tout un compartiment de l’édifice a été retouché et sert désormais de bureau au secrétariat général du Sénat. Un secrétariat composé du service du courrier, de la communication, du protocole… Apprendre que le Sénat s’apprête à déménager des lieux fait froid au dos. Car le matériel utilisé pour effectuer le découpage des bureaux ne peut être récupéré sans casse. Pourquoi avoir alors investi tant d’argent pour si peu de temps ?
