Dans un secteur bancaire camerounais marqué par les disparitions soudaines d’établissements de microfinance, ACEP célèbre ses 25 ans d’existence avec faste. Cette célébration intervient dans un contexte où de nombreux experts du secteur financier s’interrogent sur les modèles d’expansion rapide des institutions de microfinance.
« Comment une institution qui se dit proche des petits épargnants peut-elle dépenser des millions dans des cérémonies au Hilton ? », s’interroge un expert financier. Cette question résonne particulièrement quand on sait que d’autres établissements similaires ont privilégié la prudence et la consolidation de leurs acquis.
Un modèle qui soulève des questions
Le taux impressionnant de 58% d’employés de moins de 35 ans pose une question cruciale : qui gère réellement l’argent des épargnants ? Dans un secteur où l’expérience est traditionnellement considérée comme un gage de sécurité, ce choix de confier la gestion à une majorité de jeunes professionnels interpelle les observateurs.
Autre point troublant : la digitalisation précipitée avec ACEP Online. Dans un pays où les arnaques numériques se multiplient, le timing de ce virage technologique ne manque pas d’inquiéter certains experts en cybersécurité bancaire.
Un avenir incertain derrière les paillettes
Les déclarations du Directeur Général résonnent étrangement : « Nous avons encore beaucoup de choses à apporter à nos populations. » Une formule qui rappelle tristement celles d’autres institutions aujourd’hui disparues.
Dans un contexte où les épargnants camerounais ont déjà trop souvent payé le prix de l’imprudence, la sagesse populaire nous rappelle qu’un arbre qui pousse trop vite a rarement des racines profondes.
