Ce montant constitué de revenus fiscaux et non fiscaux a financé le budget de l’Etat à hauteur de 782,4 milliards FCFA, soit 93% du total des revenus.
La contribution du secteur extractif reste importante dans l’économie camerounaise en dépit de la conjoncture pétrolière internationale qui sévit depuis plus de deux ans. Dans son rapport de conciliation publié le 30 décembre 2016, l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) indique que le secteur extractif a généré 842,4 milliards FCFA pour l’année 2014. La portion de ces revenus allouée au budget de l’Etat est de 782,4 milliards FCFA, soit 93% du total des revenus annuels et près de 27% du budget de l’exercice 2014 qui s’élevait à 3 312 milliards FCFA. D’après ce rapport, les contributions non allouées au budget de l’Etat, notamment les paiements sociaux des entreprises et les revenus encaissés par la Société nationale des hydrocarbures (SNH) ont totalisé un montant de 60 milliards FCFA. L’essentiel des ressources du secteur extractif recensées dans ce rapport provient des hydrocarbures, surtout de la production pétrolière qui a atteint 29,995 millions de barils en 2014, provenant principalement de l’exploitation des associations Kolé et Lokélé à hauteur de 71% et 18% respectivement. Il y a également l’exploitation du Gaz qui a atteint un volume d’environ 327 millions de m3 pendant la même période et la production des condensats, soit 169 236 barils. Les autres sources de revenus répertoriées dans le cadre de ce rapport sont les secteurs du transport des hydrocarbures et du secteur de la mine solide. Ainsi, au titre des revenus générés, le secteur des hydrocarbures tient le haut du pavé avec 811,2 milliards FCFA, soit 4 milliards FCFA de plus que les 807,2 milliards FCFA de 2013. Le transport des hydrocarbures quant à lui a fourni au Trésor public une somme de 29,4 milliards FCFA provenant de l’exploitation du pipeline Tchad/Cameroun par la Cameroon Oil Transportation Company (Cotco), seule entreprise opérant dans le secteur de transport. Cette contribution est en hausse de 9,8 milliards FCFA, soit une évolution de 50%, par rapport aux 19,6 milliards FCFA générés un an plus tôt. En ce qui concerne les revenus du secteur minier, ils ont enregistré une baisse de 700 millions FCFA, passant de 2,5 milliards FCFA en 2013 à 1,8 milliard FCFA en 2014. Corrélativement, le secteur des hydrocarbures apporte la plus grande contribution au budget de l’Etat avec 752,5 milliards FCFA, alors que celle du secteur du transport pétrolier et du secteur minier s’est établit à 29,9 milliards FCFA. Sur un tout autre plan, les 12 sociétés pétrolières, dont 7 sociétés minières et une seule société de transport retenues dans le périmètre de rapprochement au titre de l’exercice 2014, représentent 37,8% des exportations du Cameroun, 27% des revenus de l’Etat, 7% du Produit intérieur brut (PIB) et fournissent 0,14% d’emplois. A l’analyse, certains observateurs estiment que ces performances, certes appréciables, ne reflètent cependant pas le potentiel du Cameroun, qualifié par des spécialistes comme un « scandale géologique», au regard des immenses richesses que renferme son sous-sol. « Cela est encore plus vrai en ce qui concerne la création d’emplois, avec une contribution insignifiante du secteur extractif. En rapportant ce taux aux 283 443 emplois créés en 2014, selon le ministère de l’Emploi et de la formation professionnelle, on s’en tire avec 397 emplois seulement », déplore un économiste.
Simplice Oyono