Une bouffée d’oxygène pour le football camerounais. L’État vient de débloquer une enveloppe globale de 910 millions FCFA pour soutenir le football professionnel, un geste fort qui soulève néanmoins des questions sur la gestion de ces fonds.
Le mécanisme de financement mis en place depuis 2011 illustre la complexité du football professionnel camerounais. D’un côté, le Premier Ministère débloque 350 millions FCFA pour l’organisation des compétitions. De l’autre, le Ministère des Sports injecte 560 millions FCFA pour soutenir les clubs. Une architecture financière qui, selon les experts montre ses limites.
La grogne monte chez les acteurs du football
Le système actuel cristallise les tensions. Les arbitres attendent toujours le paiement d’une centaine de millions d’arriérés. Les clubs, échaudés par les expériences passées où les fonds n’atteignaient pas leur destination, réclament désormais un versement direct sur leurs comptes bancaires. Une situation qui témoigne d’une crise de confiance profonde dans la gestion des subventions.
Avant la crise qui a secoué le football professionnel en 2022, les clubs d’Elite One bénéficiaient d’un package financier conséquent incluant les subventions étatiques et les retombées des sponsors. Aujourd’hui, le système montre ses failles. Les retards de paiement deviennent chroniques, obligeant les acteurs à activer des réseaux d’influence jusqu’à la présidence pour obtenir le déblocage des fonds.
La professionnalisation du football camerounais, initiée avec la FIFA, semble ainsi se heurter à des obstacles de gouvernance qui menacent sa pérennité. L’avenir du secteur dépendra de la capacité des autorités à mettre en place un système de gestion plus transparent et plus efficace.
