Cameroun – 20 mai 2021 : 49 ans d’inlassable construction

20 mai 1972

L’unité du Cameroun a été bâtie et consolidée au fil des ans par la volonté des Camerounais d’évoluer dans une seule nation fière dans sa diversité.

« Le 20 mai sera ainsi, sans conteste, le jour de l’unité nationale et, sans doute comme tel, commémoré par les générations futures qui percevront à travers lui, le témoignage d’une grande œuvre réalisée dans la solidarité, la fraternité et la confiance en l’avenir de la nation ». Ainsi parlait Ahmadou Ahidjo, alors président de la République fédérale du Cameroun, le 22 mai 1972 au lendemain de l’approbation massive par les Camerounais de la nouvelle constitution qui institua l’Etat unitaire au Cameroun. La séquence de cette révolution historique s’est jouée en quelques jours. Le 6 mai 1972, devant l’Assemblée fédérale du Cameroun, il annonce la fin de l’Etat fédéral. Cette rupture sera matérialisée par une nouvelle constitution soumise à un referendum prévu le 20 mai 1972. Le corps électoral est convoqué et la campagne référendaire s’ouvre dès le 10 mai 1972. Au même moment, le projet de la nouvelle constitution est présenté aux électeurs. Le 29 mai 1972, les résultats sont proclamés. Le « oui » l’emporte avec 99,97%. Ainsi venait d’être signé officiellement l’acte de naissance de l’Etat unitaire du Cameroun. La République fédérale du Cameroun s’efface devant la République Unie du Cameroun.

Les Camerounais mettent ainsi fin à plusieurs années de séparation causées par les hasards de l’histoire et soumis qu’ils étaient de part et d’autre du Moungo à des administrations différentes. Ils ont conjuré l’un des vestiges de la colonisation en adoptant une constitution qui déleste l’appareil étatique de nombreuses charges improductives. L’exposé des motifs du projet unitaire met en relief la pesanteur que les structures fédérales exercent sur les efforts de développement. La gestion de trois gouvernements et de quatre assemblées grevait les dépenses de l’Etat qui, sans doute, auraient pu servir à accroitre la capacité d’intervention de l’Etat dans les domaines économique, social et culturel. Il y avait ainsi cette volonté de parvenir, tout en conservant les acquis du bilinguisme et de la diversité culturelle, à des structures de base communes, simples et lèges pour répondre efficacement au triple défi d’économie, d’unité et d’efficacité. L’Etat unitaire ainsi accouché est « une république une et indivisible », un seul peuple, une seule patrie, un seul gouvernement et une seule assemblée nationale. Les principes qui constituent la base de la nouvelle constitution sont solennellement énoncés dans le préambule et proclament le caractère bilingue et biculturel du Cameroun.

L’unité sans faille malgré les soubresauts

Malgré les soubresauts, cette volonté de maintenir l’unité du pays est restée dans l’Adn des dirigeants et du peuple camerounais. Cette construction et cette préservation du projet unitaire sont restées, au fil des ans, une quête permanente. Pourtant, ce ne sont pas les velléités pour l’ébranler ou la déconstruire qui ont manqué. Grâce à la volonté du promoteur du Renouveau, déterminé à préserver et à consolider ce legs si chèrement acquis, replis identitaires, discours haineux, surenchères politiques, velléités sécessionnistes et menaces terroristes n’ont pu jusqu’ici mettre à mal notre vivre ensemble et notre idéal unitaire. Bien au contraire, beaucoup de progrès dans le sens du renforcement de l’unité et de l’intégration nationales ont été réalisés. L’accélération et l’approfondissement de la décentralisation qui se sont traduites récemment par la mise en place des conseils régionaux constituent une réponse idoine aux aspirations et attentes des populations. L’Etat unitaire tel qu’il résulte du referendum du 20 mai 1972 est aujourd’hui fortement décentralisé dans le souci de permettre aux populations de participer pleinement et effectivement à la gestion des affaires locales.

Les périls sécuritaires qui se signalent ça et là sont surmontés grâce, non seulement à la volonté du peuple camerounais de rester soudé dans une nation unie dans sa diversité, mais surtout grâce à la bravoure et au patriotisme des forces de défense et de sécurité qui, en 49 ans, n’ont concédé aucun espace de notre territoire. Comme lors de l’édition précédente entachée par la pandémie du covid-19, la fête de l’unité 2021 sera célébrée demain sans le faste et la solennité traditionnels. Il sera question pour les Camerounais de méditer davantage sur cet acquis historique. Pendant ces moments commémoratifs, il est aussi utile de rendre hommage au président de la République, Paul Biya, acteur majeur de la préservation de notre unité nationale. Lui qui a toujours fait montre d’inlassables efforts pour maintenir le Cameroun dans la paix, la cohésion sociale et l’unité nationale.

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