Le couvre-feu en vigueur au Burkina Faso depuis le 24 janvier, après le coup d’Etat de la junte militaire, a été levé mercredi, selon un communiqué du chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo, lu à la télévision publique.
« Le président du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration, président du Faso, chef de l’Etat, informe l’opinion publique nationale de la levée totale de la mesure de couvre-feu à compter de ce jour, 2 février », indique le communiqué.
Initialement instauré de 21H00 à 5H00 du matin, il avait été rapidement réduit de minuit à 4H00 du matin.
La vie nocturne ne reprend toutefois pas totalement un cours normal puisque les « réjouissances populaires et événements à caractère festif sont interdits après minuit du lundi au jeudi et après 2H00 du matin du vendredi au dimanche », sur l’ensemble du territoire national.
La junte justifie cette mesure « au regard du contexte sécuritaire et par solidarité avec les victimes de l’insécurité ».
Le Burkina Faso est depuis près de sept ans dans une spirale de violences attribuées à des mouvements jihadistes affiliés à Al-Qaïda et au groupe Etat islamique, qui ont fait plus de 2.000 morts et contraint au moins 1,5 million de personnes à fuir leurs foyers.
Le chef de l’Etat a également procédé à des remplacements à la tête de la hiérarchie militaire, un changement souhaité par des soldats lors de la mutinerie du 24 janvier qui a abouti au coup d’Etat contre l’ancien président Roch Marc Christian Kaboré.
Le « Colonel-major David Kabré des Forces armées nationales est nommé chef d’Etat-Major général des armées ». Cet ancien ministre des Sports remplace le général Gilbert Ouedraogo, qui aura passé moins de quatre mois à ce poste.
Le Colonel Adam Neré est lui nommé chef d’état-major de l’Armée de terre, tandis que le lieutenant-colonel Evrard Somda est porté à la tête de la Gendarmerie nationale.
Dans un autre décret, le lieutenant-colonel Damiba a procédé à la dissolution des conseils des collectivités territoriales.
« Il est mis fin aux fonctions des membres des exécutifs locaux. Les collectivités territoriales sont mises sous délégations spéciales », indique le texte, sans plus de détails sur ces délégations.