La Commission européenne a approuvé l’annulation de l’accord sur la procédure simplifiée d’obtention des visas aux Russes. C’est ce qu’a annoncé mardi lors d’une conférence de presse à Bruxelles la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson.
Selon Mme Johansson, le coût des visas augmentera considérablement et la procédure sera plus longue, la délivrance de visas à des fins touristiques deviendra « la dernière priorité des consulats ». La Commission européenne invite également les pays de l’UE à vérifier la « fiabilité » des demandeurs de visa.
Selon le document distribué par la Commission européenne, les frais de visa Schengen court séjour passeront de 35 à 80 euros pour tous les demandeurs. Le délai standard accordé aux consulats pour prendre une décision sur les demandes de visa passera de 10 à 15 jours. Cette période peut être prolongée jusqu’à un maximum de 45 jours dans des cas individuels, lorsqu’un examen plus approfondi de la demande est nécessaire. Toutefois, la possibilité de réduire les frais de visas pour des « circonstances humanitaires » est autorisée.
Les nouvelles règles seront introduites pour une durée indéterminée, jusqu’à un nouveau règlement de la Commission européenne et du Conseil de l’UE.
Par rapport aux touristes russes
« Les citoyens russes ne devraient pas avoir un accès facile à l’UE et, bien sûr, être des touristes dans l’UE n’est pas un droit fondamental. La Commission européenne a adopté aujourd’hui une proposition visant à suspendre complètement l’accord de facilitation des visas avec la Russie », a-t-elle déclaré.
Selon elle, Bruxelles attend la validation par le Conseil de l’UE de cette décision d’ici une semaine. « Je suis sûre que le Conseil de l’UE approuvera rapidement cette proposition, et lundi matin, nous aurons un nouveau régime de visas avec la Russie », a-t-elle affirmé.
Par rapport aux dissidents
Mme Johansson a souligné que les États membres de l’UE continueraient de délivrer des visas à certaines catégories de Russes. « La Commission européenne approuvera également une initiative qui permettra la délivrance de visas aux proches des citoyens de l’UE, aux journalistes, aux dissidents et aux représentants de la société civile », a-t-elle déclaré. Le reste des Russes qui souhaitent se rendre dans la communauté devront faire face à des procédures plus longues et plus coûteuses pour obtenir des visas, a noté la commissaire européenne.
En outre, les États membres de l’UE auront le droit de refuser des visas aux Russes qui menacent leur sécurité. « Les États membres disposeront d’un large pouvoir discrétionnaire pour traiter les demandes de visa de court séjour des citoyens russes, et sera en mesure d’assurer un contrôle accru des ressortissants russes qui se rendent dans l’UE », a ajouté la commissaire européenne.
Par rapport aux visas à entrées multiples
Les citoyens russes détiennent près d’un million de visas Schengen à entrées multiples. Et selon Mme Johansson, « les pays de l’UE auront la possibilité de réviser tous les visas actuellement valables dans le cadre des nouvelles mesures ».
Elle espère également que les pays qui ne sont pas membres de l’espace Schengen tels que la Bulgarie, la Roumanie et d’autres pays de l’UE réduiront également le nombre de visas délivrés aux Russes.
Par rapport aux nouveaux territoires non reconnus
« La Commission présente également aujourd’hui une proposition sur la non-reconnaissance des passeports russes délivrés dans les zones occupées de l’Ukraine », a indiqué Ylva Johansson. Et cette proposition doit être approuvée par le Conseil de l’UE, après quoi la décision entrera en vigueur. Selon la commissaire européenne, cela sera effectif d’ici une semaine.