Selon des informations exclusives obtenues par 237online.com, trois hautes personnalités du pays figureraient sur la liste noire du Groupe d’Action Financière (GAFI), l’organisme mondial de référence en matière de lutte contre le blanchiment des capitaux. Cette révélation explosive fait suite à l’évaluation approfondie du dispositif camerounais intervenue entre février et mars 2021.
Le rapport accablant qui fait trembler l’establishment camerounais
L’équipe d’évaluation du GAFI, composée d’experts juridiques, financiers et d’autorités de poursuites issus de différents pays d’Afrique centrale et occidentale, a passé au crible les mécanismes de Lutte contre le Blanchiment des Capitaux et le Financement du Terrorisme (LBC/FT) en vigueur au Cameroun. Cette mission d’inspection, conduite du 23 février au 13 mars 2021, a débouché sur des conclusions qui risquent de compromettre sérieusement l’image de certaines élites nationales.
« Ce n’est pas simplement une question de non-conformité technique aux recommandations internationales », confie une source proche du dossier. « Le rapport pointe directement du doigt des personnalités influentes soupçonnées d’être impliquées dans des opérations sophistiquées de blanchiment d’argent à l’échelle internationale. »
Des conséquences dévastatrices pour l’économie nationale
Les implications de ce rapport vont bien au-delà des cas individuels mis en lumière. Le Cameroun, qui avait déjà fait l’objet d’une première évaluation par la Banque Mondiale en 2008, risque désormais des sanctions économiques internationales potentiellement dévastatrices si des mesures correctives ne sont pas rapidement mises en œuvre.
Le Secrétariat Permanent du Groupe d’Action contre le Blanchiment d’Argent en Afrique Centrale (GABAC), représenté notamment par Frank-Régis Tounda Ouamba, Directeur des Affaires Juridiques et du Contentieux, supervise désormais le suivi de la mise en œuvre des recommandations. La pression est immense sur les autorités camerounaises pour démontrer leur volonté politique de s’attaquer à ces problèmes structurels.
Au moment où ces lignes sont écrites, ni le gouvernement camerounais ni les personnalités présumément concernées n’ont encore réagi officiellement à ces révélations qui promettent de faire couler beaucoup d’encre dans les jours à venir.