Une attaque d’une violence extrême vient de frapper les forces de défense camerounaises dans la région de l’Extrême-Nord. Un groupe terroriste a revendiqué un assaut meurtrier contre une base militaire située dans la localité frontalière de Woulgo, faisant au moins 15 victimes parmi les soldats et causant d’importants dégâts matériels. Cette offensive, qui combine attentat-suicide et assaut armé, marque une inquiétante escalade dans les opérations des groupes djihadistes opérant dans le bassin du lac Tchad.
Une opération complexe mêlant attentat-suicide et attaque coordonnée
D’après les informations que 237online.com a pu recouper, l’attaque s’est déroulée en plusieurs phases minutieusement planifiées. Les terroristes ont d’abord lancé un attentat-suicide au moyen d’un véhicule piégé conduit par un kamikaze identifié dans leur communiqué comme « Mohammed Al-Ansari ». Cette première frappe, destinée à créer un effet de surprise et à désorganiser les défenses, a été immédiatement suivie par un assaut terrestre mené par des combattants lourdement armés.
Cette méthode opératoire, combinant plusieurs techniques d’attaque, révèle une préparation minutieuse et une connaissance approfondie des dispositifs de sécurité camerounais. Elle témoigne également d’une évolution préoccupante des capacités tactiques des groupes terroristes actifs dans la région.
Un lourd bilan humain et matériel pour les forces camerounaises
Le bilan de cette attaque est particulièrement lourd pour l’armée camerounaise. Selon le communiqué de revendication, 15 militaires auraient perdu la vie lors de cet assaut. Au-delà des pertes humaines, les assaillants affirment avoir incendié le camp militaire et détruit dix véhicules qui s’y trouvaient. Ils auraient également emporté deux autres véhicules ainsi qu’une quantité importante d’armements divers.
Des sources sécuritaires s’expriment toutefois sous couvert d’anonymat et confirment qu’une « attaque d’envergure » a bien eu lieu dans la zone mentionnée, sans pour autant valider le bilan avancé par les terroristes.
Une menace persistante aux frontières nord du Cameroun
Cette nouvelle attaque rappelle brutalement la menace permanente que font peser les groupes terroristes sur les régions frontalières du Cameroun, du Nigeria, du Niger et du Tchad. La localité de Woulgo (ou Walgou), située dans la région de Borno aux confins du Cameroun et du Nigeria, constitue depuis plusieurs années une zone d’opération privilégiée pour ces organisations.
La recrudescence des attaques dans cette région soulève de sérieuses interrogations sur l’efficacité des stratégies de lutte antiterroriste déployées par la Force multinationale mixte et les armées nationales. Elle met également en lumière la capacité de ces groupes à se régénérer malgré les coups portés à leurs structures ces dernières années.
Les prochains jours seront décisifs pour évaluer l’ampleur réelle de cette attaque et la réponse que les autorités camerounaises entendent y apporter. Une chose est certaine : la menace terroriste reste plus vive que jamais aux portes nord du Cameroun.