Vers une déstabilisation du Cameroun par la Chine et le FMI ?

Les projets de logements sociaux au Cameroun sont bloqués faute de financement, le barrage de Bini à Warick n’avance pas parce qu’il y a plus d’argent, la deuxième phase de l’autoroute Douala-Yaoundé n’a pas de financement, le gouvernement cherche encore l’argent pour indemniser les populations sur la première phase, etc…
La Chine qui finançait plus de 70 % des projets au Cameroun ne décaisse plus, le Cameroun ne respecte pas ses engagements suite aux clauses contractuelles de remboursements, plus encore, les projets présentés sont immatures et mal montés. En 10 ans, entre 2007 et 2017, elle a investi 6 milliards de dollar dans l’économie du pays.
La CAN, coupe d’Afrique des nations démarre dans moins d’un an, le pays accélère les importations des matériaux préfabriqués pour rattrape les retards dans les travaux dont la cérémonie de la première pierre a eu lieu en 2009, notamment pour le stade d’Olembé.
Selon la dernière note de conjoncture de l’Organisation internationale des bois tropicaux (Oibt), couvrant les deux dernières semaines du mois de mars 2018, le quasi boycott des acheteurs chinois sur le bois camerounais perdure depuis le début de l’année, les chinois n’achètent plus le bois camerounais ,deuxième produit d’exportation du pays après les hydrocarbures, un coup dure énorme pour le budget de l’État , et pour cause, la taxe à l’exportation du bois en grumes, qui est ainsi passée de 17,5 à 30%, entre 2016 et 2018.
En 2017, à cause du déficit budgétaire chronique, le Cameroun a fait recours au FMI et un crédit de 390 milliards de de F CFA a été accordé pour l’aider à redresser son économie. Coup de toner, lors de sa dernière mission effectuée du 24 Avril au 14 Mai l’institution de Bretton Wood a relevé des échecs tous azimuts et menace de suspendre des financements.

Sur les réseaux sociaux, certains crient déjà au Complot contre l’état du Cameroun.
A tort ou à raison ?
Après une vérification de quatre bureaux de douane (Douala, Yaoundé, Limbe et Maroua) par la CONAC, il a été découvert qu’entre 2014 et 2016, le département des douanes n’a pas tenu compte de (Retenez votre souffle) 1296 Milliards 340 Millions 813 mille francs CFA, distraient par ses agents et fonctionnaires, rien que dans les villes évoquées.
D’autres révélations incluent les styles de vie bourgeois, grandioses, ostentatoires et inexplicables de jeunes agents des douanes défilant dans les rues de Douala, Yaoundé et Maroua.
En dépouillant les informations des dénonciateurs, et autres collègues des douaniers mécontents de n’avoir jamais été mis dans des endroits où ils auraient aussi pu « collecter leur part « ; Il existe dans Douala un quartier connu sous le nom de Ndogbong, un quartier « Who is Who » appelé « Quartier des Douaniers ». Sur les 47 agents des douanes interrogés (sous serment avec menace de Kondengui imminent), 39 d’entre eux ont confirmé et confessé (leurs péchés) qu’ils possédaient diverses propriétés (Immeubles et Villas) non seulement dans la localité de Ndogbong mais ailleurs comme à Bonamoussadi, Makepe (Denver) et même Bonanjo.

Un autre dénonciateur a demandé à l’équipe de la CONAC d’enquêter les officiers en poste à Maroua.
‘’Là-bas, les fonctionnaires font des «Njangui / Tontines» mensuelles de 3 millions CFA et il y a une rivalité atroce quant à qui possédera la prochaine meilleure voiture américaine.
Le cas d’un Adjudant de Douanes (même pas un ancien de l’ENAM ou des universités), agent de terrain de catégorie B (qui a été embauché il y a moins de cinq ans), était très alarmant. Ce type particulier, connu à Maroua sous le nom de (Papa bonheur) est sans vergogne le fier propriétaire de 12 villas de luxe à Yaoundé, Mbalmayo et Maroua, toutes dotées de « Titres Fonciers en bonne et due forme », 2 immeubles de cinq étages à Soa et Ngoa. Ekelle servant de Mini-Cités (une avec un nom très accrocheur … MiniCite J’ai Souffert), 05 Camions 30 tonnes, 06 Toyota Coaster dix-huit places et 11 voitures personnelles dont certaines sont cachées dans sa luxueuse très clôturé et électrifiée maison forteresse à Ngomedjab.
Parmi ceux qui ont avoué, les plus pauvres au moment de l’enquête n’avaient que 134 millions de francs dans leurs comptes bancaires. (Rappelez-vous qu’un fonctionnaire de la catégorie A2 au Cameroun après vingt ans de service ne gagne pas(en dehors des avantages du corps ou du poste) jusqu’à 300 000 frs CFA / mois).’’
Les routiers quant à eux viennent de construire du cotée des rails de Bonaberi un quartier luxueux, ils sont propriétaires d’immeubles, tout comme d’autres fonctionnaires propriétaire d’appartements meublés. Comme disait le conseiller du président Biya Christian Penda Ekoka,’’l’argent qu’ils détourné est comme la patate chaude, il faut s’en débarrasser au plus vite, ne pouvant les mettre dans les comptes sans justificatifs, il est facile de les déposer sur la table d’un quincailler qui vous livre clé en main votre immeuble ‘’

Dénonciation des biens
A partir de ces données, l’on comprend aisément pourquoi le ministre des finances fait chanter ses louanges par certains medias sur une campagne de dénonciation des fonctionnaires fictifs en évitant de relever celles sur l’enrichissement illicite.
Pourquoi le ministre des finances évite les dénonciations sur l’enrichissement illicite ?
En Mars dernier, l’ex ministre de l’eau et de l’énergie est arrêté au Nigeria alors qu’il était en cabale, recherché par la justice de son pays, il sera cueilli par les services de sécurités alors qu’il trainait avec lui une mallette d’un milliard de FCFA en cash, son avocat proposera par la suite le remboursement du corps du délit, soit 1milliards 900 millions pour demander la libération de son client.
A Yaoundé, l’on évoque des scenario digne de l’ivresse du pouvoir, des dirigeants qui brillent dans une opulence et une insolence, des dizaines de véhicules de luxe dans les parking, des dépenses faramineuses dans les boites de nuits, ‘’certains fonctionnaires envoient leur vêtements toutes les semaines à Paris pour le nettoyage, ça c’est sans compter ceux qui tous les mois importent des bouteilles de vin dont les frais pour assurer le transport de ses vins par caisses reviennent à près de 6 millions de FCFA, ’’ explique une source proche du pouvoir. ’’Comment le mariage du fils d’un fonctionnaire peut couter 200 millions de FCFA ?’’ S’étonne notre source avant de conclure’’ vous êtes immédiatement taxés d’aigris lorsque vous osez critiquer leur mode de fonctionnement…Ils ont réussi à pervertir la société, les jeunes filles vivent avec un seul rêve, devenir la maitresse d’un gestionnaire des fortunes publiques.’’

Deux cas flagrant d’impunité
Un fonctionnaire du ministère des finances vient d’être mis aux arrêts parce qu’il serait au cœur d’un scandale de détournement au ministère des finances, cet agent de l’état préside aux destinées, d’un club d’Elite au Cameroun, Unisport de Bafang qu’il finance à coup des dizaines de millions, il n’a jamais été inquiété sur l’origine de sa fortune. En 2017 éclate sur la toile le scandale sur la résidence d’un ancien directeur des impôts, évaluée à plusieurs milliards de FCFA .Ce fonctionnaire est nommé Directeur du Budget en 2013, une fonction qu’il occupera jusqu’en 2017.Seulement en 2017 , la cour des comptes fait une révélation fracassante, 25 milliards de FCFA disparaissent au Budget pour le compte de la réhabilitation des édifices publiques, depuis 2013 .Il est toujours en fonction dans un autre département des finances.
Rien que pour le budget d’investissement public de 2018, le Cameroun perd plusieurs centaines de milliards qui seront dépensés dans des projets n’ayant aucun impact sur l’économie, c’est une révélation suite à une évaluation de Mai 2018 du programme d’investissement prioritaire et des cadres de dépenses à moyen terme du MINEPAT. Plusieurs milliards sont injectés dans des projets dits éléphants blancs, d’autres sont tous simplement virés dans les comptes privés.

Quelques exemples de projets détournés
Usine des tracteurs d’Ebolowa, 500 Millions de FCFA, le projet est abandonné dans la broussaille, usine du manioc de Sangmélima mort sans avoir eu à transformer le premier sac de manioc, usine du riz de Galim, jamais mis sur pieds malgré les centaines de millions décaissées, usine d’Ananas de Hlowe, pas l’ombre d’une usine ,562 millions de FCA, usine de pommes de terres de Babadjou, 1.2milliards envolés, jamais d’usine, usine d’avocat de Mbouda, des centaines de millions décaissées, jamais le projet n’a vu le jour, usine de Mangues de Ngaoundere, usine de poulet de Bafang , mort après l’inauguration, usine de poulet de Bomono, mort après inauguration, un milliard 100 millions de FCFA pour les gymnases multisports de Douala et Yaoundé, les projets sont abandonnés, la liste est longue, très longue, des milliards financés par l’état camerounais.
En rentrant dans la gestion des gros projets d’infrastructures les révélations du contrôle supérieur de l’état, et la corruption qui touche tous les domaines de la vie publique au Cameroun,on ne sera qu’a l’introduction que vous direz merci au FMI et à la Chine.
Christian Penda Ekoka disait : ‘‘ Lorsque la corruption et l’impunité s’installent dans un pays, celui ci est foutu ».

Albin Njilo

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