Cameroun – Elections à la Fécafoot: Joseph Owona «obligé d’imposer» de nouvelles candidatures, la Fifa menace

C’est ce qui est convenu d’appeler marche arrière. Depuis hier soir, Joseph Owona a pris une décision exceptionnelle, d’accorder un nouveau moratoire aux cinq candidats dont les dossiers ont été déclarés inéligibles pour diverses raisons liées à la constitution irrégulière de leurs listes de candidatures, de compléter leurs dossiers dans quatre jours.[pagebreak] Pour un nouveau réexamen des dossiers. Question de trouver un concurrent à Tombi à Roko dont le seul dossier a été retenu par le secrétariat technique auprès de la commission électorale. C’est donc une nouvelle chance qui est accordée à Atah Robert, Joseph Antoine Bell, l’honorable Brigitte Mebande, l’honorable Penne Robert et Jules Frédéric Nyongha, de se relancer dans la course pour le fauteuil présidentiel à la Fédération camerounaise de football (Fécafoot).

Cela fait suite à des réunions tenues au cabinet du Premier ministre. Déjà la semaine dernière, Yang Philemon avait tenté en vain de résoudre la crise entre le Comité national olympique et sportif du Cameroun (Cnosc) et la Fécafoot. Kalkaba Malboum, le président du Cnosc étant déterminé à faire plier Joseph Owona au sujet des décisions de la Chambre de conciliation (Cca) et d’arbitrage du Cnosc relatives au processus électoral de la Fécafoot. Un conflit qui date de l’ère Iya Mohammed. En face, Joseph Owona campe sur sa position et estime que non seulement la Cca ne respecte pas les textes de la Fécafoot, mais il n’est pas compétent pour connaître des litiges électoraux. Alors que l’on annonce des menaces qui viennent du Comité international olympique, saisi par Kalkaba Malboum, Joseph Owona a encore assisté à une réunion au Premier ministère hier. Pour décider à la fin, d’ouvrir à nouveau la course pour la présidence de la Fécafoot.

Une lettre de la Fifa au ton menaçant
Du coup, il sent une odeur de pression sur le normalisateur en chef, afin que l’homme trouve un obstacle face à Tombi à Roko qui table actuellement sur un plébiscite. Faux : «je peux affirmer sans risque de me tromper que le président du Comité de normalisation n’a reçu aucune pression du Premier ministre. Il y pensait depuis plusieurs jours car lui-même se sent gêné qu’il y ait un seul candidat», confie un proche collaborateur de Joseph Owona. Mais rejette toute intention de l’ancien secrétaire général de la Présidence de la république, d’imposer aux délégués de parrainer un quelconque candidat. D’autant plus que la principale difficulté pour les candidats qui ont tous en commun de ne pas appartenir à l’assemblée générale, et sont donc condamnés à passer par le parrainage des délégués. Seul Tombi à Roko a pu en obtenir. Le secrétaire général de la Fécafoot a obtenu douze parrainages dont ceux des délégués du Centre.En gendarme, la Fifa scrute la situation à distance. «La Fifa a envoyé une lettre au ton menaçant à la Fédération camerounaise de football», apprend-on d’une source crédible à la Fécafoot.

Outre le patron de l’administration de la Fécafoot, Robert Penne a récolté six parrainages, grâce au premier moratoire accordé par la commission électorale. Alors qu’au 17 novembre, délai de dépôt des candidatures, il n’avait que deux noms sur sa liste. C’est dire que pour l’instant, l’ancien secrétaire général de la Fécafoot est le candidat le plus probable de pouvoir challenger Tombi à Roko. Mais si l’ancien député parvient à obtenir deux autres parrains, il lui faudra maintenant constituer une liste de 17 personnes dont au moins 11 délégués à l’Assemblée générale. C’est dire la difficulté à respecter les textes. Joseph Antoine Bell, lui, ne devrait pas beaucoup rêver. L’ancien capitaine des Lions indomptables n’a pas bonne presse auprès des délégués qu’il a qualifiés d’«anormaux» et qui n’ont pas l’intention de le lui pardonner. Ou du moins, de lui accorder leur parrainage. 

Écrit par  Ludovic Ngouéka

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