Cameroun: 500 tonnes de sucre invendues à Ngaoundéré

Sosucam

La Sosucam n’arrive pas à écouler ce stock dans ses magasins et accuse des importateurs qu’elle qualifie de véreux.
Depuis le mois d’octobre 2015, l’agence régionale de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) est en difficulté. 500 tonnes de sucre blanc et blond sont en souffrance dans les magasins de l’entreprise à la gare marchandise de Ngaoundéré. La filiale de Somdia au Cameroun peine à écouler ce stock devenu très encombrant. C’est le chef d’agence de la Sosucam qui, au cours d’une rencontre avec le gouverneur de l’Adamaoua, va solliciter de l’autorité administrative l’aide en vue de faire écouler sa marchandise. Dans son propos, le représentant de la Sosucam, accuse les importateurs de sucre venant du Nigeria, l’insécurité dans l’Extrême-Nord mais aussi l’instabilité en Rca. Selon lui, le trop plein de sucre aux origines douteuses sur le marché local ne permet pas à la société dont il a la charge d’écouler sa marchandise. « Nous sommes une entreprise citoyenne et nous payons nos impôts. Actuellement les produits de contrebande ont envahi le marché et nous faisons face à une concurrence déloyale. Nos magasins sont aujourd’hui pleins de sacs de sucre », a affirmé le responsable de la Sosucam pour les régions septentrionales. Et de poursuivre : « Nous sollicitons une intervention de la part du gouverneur pour nous éviter de mettre la clef sous le paillason ». Sur place dans magasin de la Sosucam que le reporter a visité à la gare marchandise, une montagne de sacs de sucre est en souffrance. L’un des grands magasins de l’entreprise est plein à craquer. Ici, des sacs de 25 et 50 Kg et des cartons de sucre sont superposés. Selon le représentant de l’entreprise, cette situation dure depuis le mois d’octobre 2015. Seule une intervention du gouverneur de l’Adamaoua peut, a-t-il expliqué, sauver l’entreprise de la faillite. Le responsable du dépôt affirme que son entreprise ne vend pas en détail et encore moins à des particuliers. « Nous vendons par camion et un camion, c’est au moins 25 tonnes. » Le secrétaire général des services du gouverneur de l’Adamaoua qui a visité les magasins de Sosucam à Ngaoundéré a conseillé aux responsables de l’entreprise de saisir de manière formelle le gouverneur de la région. Sur le marché de Ngaoundéré et Garoua, les sacs de sucre à l’effigie de la société Sosucam sont invisibles. Curieusement, l’entreprise se plaint de ne pas vendre ses produits. Les commerçants interrogés jugent le prix du sucre produit par Sosucam trop élevé. Le sac de 50 kg de sucre produit par la Société sucrière du Cameroun coûte entre 30.000 et 31.500 FCFA sur les marchés de Garoua, Maroua et Ngaoundéré. « Le sac de 50 kg de sucre chez Sosucam coûte 30.000 FCFA, ce qui n’est pas le cas pour les autres sacs de même contenance importés. Nous sommes là pour faire des bénéfices », confie Alhadji Ahmadou, un commerçant basé à Ngaoundéré. Selon lui, le sucre de même contenance produit au Nigeria par Dangoté revient à 20.000 FCA et pourtant celui de la Sosucam est à 31.000 FCFA.
Un autre ajoute qu’il importe de manière régulière le sucre Dangoté du Nigeria et paye la douane. Cette situation selon les commerçants est due au contexte sécuritaire dans l’Extrême-Nord et en Centrafrique où la Sosucam vendait ses produits. « Avant nous n’avions pas de sucre Sosucam dans nos
marchés, parce qu’elle favorisait les marchés de l’ExtrêmeNord et du Tchad. Nous nous ravitaillons au Nigeria où à Douala », explique Nana Djafarou, un grossiste à Ngaoundéré. Idem pour Soacam, l’un des grossistes de Sosucam dans les villes de Maroua, Kousseri et Garoua, qui est aujourd’hui
obligé, selon une source interne, de ramener le sucre acheté à Sosucam sur l’Adamaoua à cause de la concurrence sur les marchés de l’Extrême-Nord et une partie de la région du Nord. Tous dénoncent la cherté des produits Sosucam.

Adolarc Lamissia

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