Cameroun – Incendie: L’immeuble-siège de la CBC léché par les flammes

L’incendie, qui s’est déclaré à 12 heures hier à Bonanjo à Douala, est parti des installations électriques.
La conséquence d’un manque d’entretien dû à un conflit entre le bailleur et le locataire. « Au feu », cet appel au secours lancé hier depuis le 4ème étage de l’immeuble abritant les locaux de la Commercial Bank of Cameroon (CBC) à Bonanjo à Douala a créé en un laps de temps un attroupement. 237online.com Julienne Motouom travaille non loin de là. Elle a également été attirée par les bruits. « Passants, conducteurs de taxis, vendeurs ambulants, employés de bureau se sont spontanément massés devant l’immeuble duquel sortaient, apeurés et paniqués, les employés des différentes structures qui y sont logés », raconte-t-elle. Il ressort des premiers témoignages recueillis sur place que l’incendie s’est déclarée au 4ème étage de l’immeuble en fin de matinée. Les flammes, qui seraient parties des installations électriques de l’immeuble, ont pu être stoppées à temps grâce à un employé qui, ayant entendu un bruit provenant du coffret contenant les installations électriques, a donné l’alerte. « J’étais en train de faire mes tâches habituelles. C’est alors que j’entends un bruit bizarre, mais qui ne m’interpelle pas tout de suite. Je me rapproche tout de même et là, j’aperçois les flammes au niveau du coffret qui contient des câbles électriques. C’est ainsi que j’alerte mes confrères », raconte jean Robert Ndogmo, agent d’entretien Ekitagroup, qui occupe les étages supérieurs. Les sapeurspompiers appelés d’urgence sont arrivés sur les lieux quelques minutes plus tard. Toute chose qui a permis d’éviter le pire. 237online.com A l’heure du bilan, aucun dégât matériel, aucune perte en vie humaine n’a été enregistrée. Seuls quelques fils électriques ont été consumés par les flammes. Devant l’immeuble, alors que le pire a déjà été évité, une quinzaine de personnes restent agglutinées devant l’immeuble. Par petits groupes, elles échangent. « L’immeuble est vétuste et le système électrique également. C’est certainement ça qui est la cause de cet incendie. Mais heureusement, il a été très vite arrêté », soutient une personne devant l’immeuble. Une information d’ailleurs confirmée par les responsables du cabinet Ekita Group qui gère l’immeuble en question. Toutefois, l’on affirme que cet incendie est un signal fort adressé aux responsables de l’immeuble, ce d’autant plus que sa réfection s’impose. En attendant, l’immeuble a été évacué. « On va mettre en arrêt tout le système électrique de l’immeuble. Puis évacuer l’immeuble », affirme Mikael Fotso, directeur de l’immobilier et des projets d’Ekita group. « Nous allons également informer formellement le locateur qu’est CBC au cas où elle voudrait également libérer les lieux », poursuit-il. Du côté de la CBC Bank, malgré toutes les tentatives, l’on n’a pas pu avoir la réaction des responsables suite à cet incendie. En fond de ce drame évité se joue un bras de fer immobilier entre le bailleur Ekitagroup, ci-devant Fotso Holding group, appartenant à un certain Yves Michel Fotso et le locataire CBC, banque qu’il a créée et dont la gestion lui a été retirée au bénéfice d’un administrateur provisoire. En effet, depuis plusieurs années, Ekitagroup est dans l’incapacité d’assurer l’entretien de son immeuble acquis en 2008. La raison ? René Roger Bebe, le conseil d’Ekitagroup, informe que depuis trois ans, la CBC ne s’acquitte pas de ses loyers. La banque cumule, d’après Ekita group, « des arriérés d’un montant de plus de 3,6 milliards de FCFA. » La CBC, quant à elle, refuse de payer en vertu d’une « réquisition à banque du TCS datée du 25 septembre 2013 instruisant aux banques de bloquer les comptes bancaires appartenant à Yves Michel Fotso et même appartenant à d’autres personnes mais dans lequel il signe. Une posture qui révolte Me René Roger Bébé : « Une interdiction qui frappe les comptes bancaires ne saurait s’appliquer aux loyers », fulmine-t-il. Le juge du TPI de Douala-Bonanjo l’a suivi qui a prononcé en février 2016 l’expulsion de la CBC de l’immeuble pour nonpaiement des loyers. La CBC a fait appel. En attendant, Ekitagroup indique ne pas être en mesure, sans ressources financières, d’entretenir son immeuble, ce qui installe la banque dans une situation à risque, pour ses employés et ses clients.

Sandrine Gaingne

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *