Cameroun – 6 avril 1984: La tête de Paul Biya était mise à prix

Trente deux ans après la tentative de putsch qui faillit emporter le président Biya moins de deux ans après son accession à la magistrature suprême au Cameroun, un militant du parti au pouvoir vient de faire dire une messe en cette triste mémoire, à Douala :  » La tête de Paul Biya était mise à prix « , a déclaré ce militant ! 6 avril 2016.
Il pleut des cordes sur la capitale économique du Cameroun depuis les premières  heures. N’empêche,  les fidèles catholiques et  les  invités de  différentes  religions, à  compte  gouttes ou en groupes, se mouillent des larmes  du  ciel pour occuper  la Cathédrale  Saint  Pierre  et Paul  de Douala, en cette fin de  matinée. 237online.com Parmi les nombreux véhicules  qui jonchent les  alentours  de  la  place sainte, une  voiture   »  brandée  »  : Asnatredep  (Association  nationale des retraités pour  le développement et  la  prévoyance collective). En descend un  s*e*xagénaire,  lunettes noires bien  fixées. Lui,  c’est le patriarche Anatole  Mvena, demandeur de la messe de midi. Et pourquoi ? « Le 6 avril 1984, si les putschistes avaient pu mettre la main sur Paul Biya, ils lui coupaient la tête. Ils devaient l’égorger. Oui, la tête de Paul Biya était mise à prix ! C’est ce que la jeunesse d’aujourd’hui doit savoir. Mais Paul Biya est un don de Dieu. Il n’y aura pas la guerre dans ce pays.  »  Et  l’homme  de poursuivre:   » lorsque j’ai dit ceci récemment, d’aucuns ont proclamé que j’étais un débile mental. Que non ! « . Anatole Mvena dans un texte remis à la presse avant le culte, se dit  » politologue spirituel « . Ceux qui connaissent ce patriarche de New-Bell Congo sont habitués à ses coups de gueule et à ses déclarations  fracassantes  depuis  ces années  où il  se présentait  comme militant de l’Undp avant  de rallier officiellement il y a quelques semaines  le  parti  au  pouvoir  dont  l’Undp est un satellite. Qu’aujourd’hui le  président  de l’Asnatredep  soit  demandeur  d’une messe qui se dit, une messe  très courue par la  presse à Douala,  ne paraît pas sans  fondement.  Le   » politologue spirituel  » rend  grâce à l’Eternel pour  son  don  au Cameroun : Paul  Biya ! L’homme mentionne dans son texte daté du 4 avril :   » Vous le savez sans doute, car l’ayant constaté avec moi, trois sur quatre de ceux qui prétendent militer pour la cause de notre parti et de son vénéré chef, souhaitent en fait la déchéance du chef et la dissolution du mouvement.  » Anatole Mvena précise :  » Ils ont en fait adhéré au Rdpc dans l’optique d’en faire le parti-état. Ainsi, avec le parapluie du Rdpc, ils peuvent couvrir tous les détournements et abus de tous genres. Malheureusemen pour eux, le parti ne s’est jamais placé à la tête de l’état. D’où l’opération épervier aussi, pour rappeler les uns et les autres à l’ordre.  » Anatole  Mvena  annonce  que  Paul Biya,  comme  son  prédécesseur, transmettra  le  pouvoir  à  son  successeur qui le méritera, sans agitation.  Parlant  de  ses  camarades  du Rdpc,  il  déclare  :   »  Ils cherchent à quitter le navire, comme s’il y avait péril en la demeure. Ce qu’ils ignorent, c’est que tout pouvoir vient de Dieu. Et s’agissant du Cameroun, le pouvoir s’est transmis de manière pacifique. 237online.com Le président National l’a reçu sans éclat de voix ; il le transmettra aussi à qui le méritera, sans agitation. A comme Ahidjo, B comme Biya. Vous vous en souvenez ?  » Mais alors qu’on s’attende à ce  que  le   » politologue spirituel  » annonce  que  le  nom  du  troisième président du Cameroun commencera  par  C,  Anatole  Mvena  déclare qu’il n’y aura pas de C après A et B. Se  réclamant  ensuite  d’Enert Ouandié et de Thomas Sankara, le président  Mvena  voudrait  sensibiliser  ceux  de  ses  compatriotes  qui ont  soif  du  pouvoir  et  qui  ont  minimisé  les  étapes  parcourues  par  le renouveau  :   »  aujourd’hui, dit-il, comme en football où tous les Camerounais sont des entraîneurs, en politique, tous les Camerounais sont de potentiels chef d’état, capables de propulser le Cameroun à la première place des pays développés. Ils sont très peu nombreux, les Camerounais qui concèdent au Anatole Mvena : » La tête de Paul Biya était mise prix « , a déclaré ce militant ! renouveau une quelconque avancée dans le processus du développement.  » Le  président  de l’Asnatredep  souligne  que  les  crises  et  guerres  traversées  par  le Cameroun  préparent  celui-ci  à  son émergence:   »  Ceux qui pensent que le développement d’un pays commence par les infrastructures industrielles n’ont qu’à se rappeler les guerres américaines que nous lisons en histoire. C’est à partir de ces guerre que s’est construit l’Etat le plus puissant du monde, les Etats Unis d’Amérique.  »  Sur  ce point, il se félicite que le Cameroun ne soit pas coupé en deux à cause Anatole Mvena pendant la messe de  la  guerre  de  l’Extrême  Nord contre Boko Haram. Pour  le  Patriarche, ce fut  un coup d’Etat  spirituel,  accomplissement de  la  prophétie  de  Monseigneur Albert  Dongmo  qui  se  réalisa  en 1982  portant  Paul  Biya  au  pouvoir. La  tentative  de  renversement  du  6 avril  1984  fut  une  tentative  diabolique contre l’œuvre de Dieu, et l’échec  fut  retentissant,  sous  le  commandement  des  anges  dont  avait parlé  Monseigneur  Dongmo.  La commémoration du 32ème anniversaire funèbre du putsch manqué du 6  avril  1984,  ce  6  avril  2016,  se déroule  au  Cameroun  au  moment où le Benin vit avec joie et fierté la passation démocratique de pouvoir entre  Boni  Yayi  et  Talon. 237online.com Les Camerounais  commémorent  ce  triste  anniversaire,  dans  un  contexte national marqué par la guerre contre  le  terrorisme  dans  la  partie  septentrionale  du  pays,  des  appels  à une  anticipation  de  l’élection  présidentielle  prévue  en  2018,  à  une candidature  de  Paul  Biya,  à  une réplique  bassement  disproportionnelle  de  l’opposition.  Sans  oublier aussi  un  environnement  socio-économique visiblement inconfortable !

(AIC) TEKU SOUOP youovop

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