Cameroun: Les call-boxeurs menacent de descendre à nouveau dans la rue

Le mouvement prévu le 15 avril prochain a été annoncé la semaine dernière à Yaoundé par l’entremise de leurs leaders syndicaux.
C’était au cours d’un point de presse. Les call-boxeurs veulent à nouveau descendre dans la rue le 15 avril prochain. Les 13 revendications qu’ils ont soulevées n’ont pas trouvé de réponses auprès des opérateurs de téléphonie mobile. «Malgré les conclusions du dialogue social amorcé le 09 mars 2016, les opérateurs ayant pris acte de la recommandation du gouvernement de répondre par écrit aux 13 points querellés du système d’approvisionnement et de commercialisation des produits de télécommunication avant le 24 mars 2016 en vue des négociations dans le fond desdites revendications. Cependant, les opérateurs sont évasifs et engouffrés dans le dilatoire du mouvement syndical sur les prétendues sommes d’argent versées aux responsables syndicaux», précisent-ils dans une déclaration conjointe faite hier à Yaoundé. L’indignation des callboxeurs a été exacerbée par la diminution de la marge bénéficiaire des opérateurs de call-box par l’opérateur MTN. Avant février 2016, un call-boxeur gagnait 500 FCFA après avoir vendu 10.000 FCFA de crédit de communication. A ce jour, le call-boxeur gagne désormais 400 FCFA après avoir vendu 10.000 FCFA de crédit de communication», a indiqué André Kanomegne, le président de l’Association douze millions de consommateurs (ADMC), une organisation qui milite pour le droit des consommateurs au Cameroun. «Cette baisse des marges bénéficiaires des call-boxeurs affecte le revenu du consommateur qui doit désormais payer 500 FCFA pour avoir 450 FCFA de crédit de communication par exemple. Car, le callboxeur est obligé de surfacturer le crédit de communication au consommateur final. Ce qui cause des désagréments sur le dos des consommateurs. Cela ne saurait se prolonger», a-t-il expliqué. Cette association a promis de se joindre aux call-boxeurs le 15 avril. Une date à laquelle, ces derniers entendent procéder à des sit-in devant les agences des opérateurs MTN, Orange et Nexttel. Des accusations des call-boxeurs ont provoqué la sortie de MTN Cameroon. L’entreprise de télécommunication a réagi à travers une correspondance adressée au ministère des Postes et télécommunications (Minpostel) le 17 mars 2016. Dans cette correspondance Philisiwe Sibiya, la directrice générale de MTN a clairement indiqué que l’augmentation des commissions des call-boxeurs à 50% était «une doléance irréalisable et irrationnelle qui ne tient pas compte de toutes les charges supportées par l’opérateur pour parvenir au produit final qui est le crédit de communication (Airtime)». Cependant, elle a indiqué qu’en plus des 5% de commissions actuellement proposés, MTN Cameroon procède régulièrement à des dons en produits et denrées alimentaires tels que le riz, le sucre, le lait et bien d’autres récompenses matérielles aux distributeurs. Des propos qui ont suscités de l’indignation chez les distributeurs. Ces derniers sans démentir les propos de la DG de MTN, pensent que ce geste est largement insuffisant au regard des résultats qu’ils obtiennent au quotidien. Bien avant MTN, Nexttel a adressé une correspondance au syndicat des call-boxeurs le 14 mars dernier. Haman Oumar, le DG de cette structure subordonnait ainsi la question de l’octroi de 50% des marges réclamés par les call-boxeurs, à «une définition claire des fonctions de call-box et de distributeurs ainsi que les relations qui les lient dans le processus de vente». Et pourtant, les call-boxeurs de par leur travail de distribution de proximité aident les opérateurs de téléphonie mobile à engranger près de 720 milliards de FCFA par an selon Jean Pierre Babayack, le président du Sydecdiprotec, (le syndicat des délégués et commerciaux distributeurs des produits de télécommunication au Cameroun).

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *