Cameroun : une quarantaine de personnes enlevées par des sécessionnistes

Enlevement

L’Ambazonia Defense Force (ADF), un mouvement armé exigeant la sécession des régions anglophones du Cameroun, a posté samedi, sur les réseaux sociaux, une vidéo revendiquant l’enlèvement une quarantaine de personnes, dont deux Tunisiens travaillant sur un chantier routier, le même jour dans la localité de Fontem (Sud-Ouest).
Les images présentent des hommes cagoulés et armés, obligeant les occupants d’un autobus et d’un tout-terrain, dont les vitres ont été explosées, à mettre pied sur une route en terre venant d’essuyer une averse.
Le chauffeur de l’autobus, au sol, une arme à feu à la tempe, supplie l’un de ses ravisseurs de lui laisser la vie sauve.
La vidéo, qui dure près de 2 minutes, ne diffuse aucun message ni revendication particuliers des ravisseurs.
Selon les premiers éléments de l’enquête rendus publics par les services du gouverneur du Sud-Ouest, les personnes ainsi enlevées, conduites dans un lieu inconnu, sont des étudiants de l’université d’Etat de Dschang (Ouest) qui, avec le président du conseil d’administration du General Certificate of Education (GCE) Board, l’équivalent anglophone des l’Office du baccalauréat, Ivo Leke Tambo, quasiment déshabillé sur les images, alors qu’ils se rendaient à un meeting politique.
A en croire les mêmes sources, les désormais otages avaient été conviés à une kermesse à Fontem, destinée à remercier le chef de l’Etat Paul Biya pour avoir nommé un fils du terroir, Paul Tasong Njukang, le 2 mars dernier au poste de ministre délégué auprès du ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire en charge de la Planification.
Cet incident, note-t-on, intervient au moment où le nouveau ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, par ailleurs natif de la région du Nord-Ouest, effectue une visite de travail dans cette partie du pays marquée par plusieurs audiences avec les forces vives de la zone en vue d’explorer les pistes de solution à la crise sécessionniste qui déchire les régions anglophones depuis octobre 2016.
Avant cette descente sur le terrain, il a demandé aux activistes de désarmer et de revenir à la légalité républicaine.
Quelques jours plus tôt, M. Atanga Nji avait indiqué, par voie de communiqué, que les séparatistes des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, qualifiés de «sécessionnistes terroristes», avaient déjà assassiné 27 éléments des forces de défense et de sécurité en un an et demi dans cette partie du pays.

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