«Génération Change»: un ode pour le changement au Cameroun

Le mouvement fondé par l’écrivain Patrice Nganang vient de mettre à la disposition du public une chanson à forte résonnance patriotique.
«Nouveau type de camerounais», c’est le titre. Et c’est la voix de Neg Bello, une figure réservée de la musique camerounaise. Le rythme lui, recherche moins l’efficacité immédiate des bonheurs musicaux fugaces. Il ne se niche non plus dans les formes musicales les plus instables, les mosaïques abîmées, les répétitions tronquées. «C’est un rap à travers lequel on ne peut s’empêcher, avec le recul et l’exégèse de ses particularités révélées sur le tard, de lire une adéquation entre son succès et ses origines. Rarement rétive dans le propos ou l’exécution mais perpétuellement instable dans ses formes et sa poétique. réputée dans le creuset de l’avant‐garde pour son intense exigence et son amour des mélanges entre musique contemporaine, populaire et musique militante», a souligné Patrice Nganang au cours d’une conférence de presse tenue le 22 janvier 2016 à Yaoundé. Pour tout comprendre donc, il s’agit manifestement d’une saisie défensive des symboles de la patrie.
«Les gens ont besoin de se défendre et de se rassembler contre une attaque objective», croit‐on savoir à Generation Change. «Nouveau type de camerounais évoque la vision utile à une génération qui souhaite le changement. «Le nouveau type de camerounais c’est moi mais c’est aussi vous qui pensez à un avenir commun. Contre le tribalisme, la corruption et tous les autres maux qui minent le Cameroun, unis et indivisible, le nouveau type de camerounais n’a pas peur de travailler et de s’engager pour rejoindre le mouvement qui aspire à un pays qui veut un avenir meilleur» a déclaré Neg Bello. Sur ce plan, les investissements sont très différenciés. La structure que coiffe l’écrivain Patrice Nganang mise cela sur la mobilisation des Camerounais à partir des actions concrètes afin de promouvoir le patriotisme comme valeur. «On dispose d’un nombre de symboles limités et donc en temps de crise on se saisit de ceux qui sont les plus disponibles, les plus évidents, sans pour autant les charger d’une surinterprétation. On peut s’en saisir de mille manières possibles et les acteurs chargent ces symboles de différents discours et de différents sentiments. C’est donc prématuré de parler d’un renouveau du patriotisme. Dans tous les moments d’«union sacrée» contre un ennemi objectif, il y a évidemment une forte mobilisation des symboles patriotiques, c’est le cas pendant les guerres Il y a en ce moment un besoin vital de trouver des communautés symboliques dans le pays», a insisté Patrice Nganang.
«Génération Change» est un mouvement citoyen, dont le but est l’éveil des camerounais de toutes les couches sociales à leur a leur propre citoyenneté et dont le moyen est l’organisation de ceux‐ci et leur mobilisation à travers des taches bien précises qui les concernent directement, et dans lesquelles ils ont un intérêt immédiat. Ces tâches sont des chantiers physiques et intellectuels. Le but étant la manufacture d’un «Nouveau type de camerounais». En terme d’intensité, Génération Change distingue les chantiers lourds qui prennent plus de temps, d’argent et de personnel; les chantiers mi‐lourds et légers qui eux sont moins intenses et les campagnes.
Mouvement apolitique, Génération Change œuvre pour la transformation de la société et l’impulsion d’un changement durable. Après un an d’existence, près de 20 chantiers ont déjà été réalisés dans divers quartiers comme le pont reliant Biyem‐Assi à Nsimeyong. D’autres sont en cours de lancement et 75 quartiers sont en attentes. Tous ces chantiers sont financés et exécutés par des dons de camerounais de bonne volonté qui aiment leur pays et par la vente de l’album et des T‐shirt Génération Change.

Aline Rosine Biloa, stagiaire

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