Cameroun – Nigeria: Pourquoi Jonathan n’est pas venu à Yaoundé hier :: Cameroon

Le dossier technique du tête-à-tête avec Paul Biya n’est pas encore bouclé.
Un rappel avant toute analyse au fond. Une rencontre entre chefs d’Etats est toujours précédée d’une série de concertations de hauts responsables des deux pays visant à harmoniser les positions des Etats sur une question plus ou moins sensible inscrite à l’ordre du jour de l’entretien de haut niveau. Le tête-à-tête Goodluck Jonathan/Paul Biya dont la date n’est pas encore officiellement communiquée étant consacré des questions de coopération militaire, des travaux préparatoires sont en cours entre les experts des deux parties dans les domaines sécuritaire et diplomatique.
C’est fort de cela que la presse camerounaise, comme la presse nigériane, évoque une visite prochaine de Goodluck Jonathan au Cameroun. Question: Pourquoi la date du lundi 27 janvier 2014 n’a plus été retenue pour la séance de travail de Goodluck Jonathan au Cameroun? Information puisée à bonnes sources: La partie camerounaise affiche une « extrême réserve » sur la demande d’Abuja au sujet du droit de poursuite des pirates maritimes, des membres de l’organisation terroriste Boko Haram et des terroristes en provenance du Sud Soudan et du Tchad sur le territoire camerounais.

Le Cameroun tient à ne pas voir sa souveraineté fragilisée par une telle concession (certes prévue par le droit international), ce d’autant plus que l’ambition «annexionniste» et «hégémoniste» du Nigeria suscite des craintes à Yaoundé, mais également dans des capitales de l’Afrique centrale. Mais, au-delà, l’option de la répression tous azimuts de Boko Haram choisie par le Nigeria (après les initiatives avortées visant à pousser la secte islamiste à revenir à la raison) et la politique de la «fleur au fusil» adoptée par le Cameroun vis-à-vis de cette nébuleuse, constituent une pierre d’achoppement entre les deux voisins.

La rencontre au sommet Paul Biya-Goodluck Jonathan est donc simplement différée (pas annulée), le temps que le dossier technique de cette rencontre soit bouclé. Les deux parties s’accordent cependant sur une réalité nourrie par des rap¬ports concordants de services spéciaux tant nationaux qu’étrangers: L’ennemi ne dort pas et d’autres prises d’otages sont en vue aux encablures de la frontière commune.

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