Cameroun – Eau potable : Les populations de Soa ont soif

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Entre l’état délabré des installations et les longues files d’attente devant certains points d’approvisionnement, les habitants de cette ville universitaire dans le département de la Mefou et Afamba souffrent de la rareté d’eau.

« L’eau c’est la vie » ! Ce vieil adage ne fait plus l’unanimité des habitants de Soa. Parcourir de longues distances, se lever aux aurores, et faire face aux interminables files d’attente, c’est le calvaire que vit au quotidien la population de la cité universitaire pour se procurer le précieux liquide. Entre ravitaillement difficile dans les forages et la qualité d’eau qui défi toutes les caractéristiques d’une eau potable, les résidents de la ville ont le choix entre peste et choléra. «L’eau que nous recueillons ici, soit elle est salée avec un goût d’amertume soit elle regorge une marre de boue », déclare Atanga Ngono riverain. L’insuffisance des points d’eaux aménagés et l’état désuet des installations d’approvisionnement et autres tuyauteries sont à l’origine de la rareté d’eau. « Le manque d’eau dans notre ville est dû aux vieillissement des canaux de distribution.

Il faut changer, remplacer et étendre toute la tuyauterie de la ville pour de nouveau desservir les ménages en eau potable », explique un agent retraité du centre de distribution d’eau de Soa. De nombreux ménages ne connaissent plus l’utilité des installations de la Camwater. « L’eau qui coule du mur est un sujet tabou. D’autant plus qu’il y a bien longtemps que les agents de la Camwater n’ont plus fait un tour ici », informe Emilien un abonné de la Camwater non sans ajouter « Avoir un robinet de Camwater actuellement chez soi relève d’un luxe. Quand bien même vous en avez, l’eau coule au compte goutte », ajoute-t-il.

Le commerce de l’eau.

Le manque criard d’eau potable relié à la saison sèche qui sévit actuellement favorise le business d’eau qui a le vent en poupe dans localité de Soa. Chez certains propriétaires des forages, les tarifs connaissent une ascension. Zacharie Mama étudiant en droit explique que ces prix sont indiscutables. « C’est à prendre ou à laisser. Le bidon de 5 litres coûte 50 Fcfa chez certains, d’autres vendent même le bidon de 20litres à 150 Fcfa. Nous sommes obligés de nous arrimer de peur de mourir de soif», confie-t-il. Les familles nanties quant à elles ont opté pour l’achat d’eau minérale pour ne pas mourir de soif. « On ne le dira jamais assez, l’eau minérale reste la meilleure qualité. Je la préfère pour ma famille question de rester à l’abri des maladies telles que le choléra », dit une mère de famille.

Malgré la pénurie, certains domiciles privés volent au secours des habitants en mettant de l’eau potable à leur disposition. Seulement, pour avoir accès à cette eau, il faut faire montre de beaucoup de patience. Dans la même veine, des points d’eaux élémentaires ont été aménagés .Ceux-ci sont communément appelés sources. « Pour avoir de l’eau à la source, il faut se lever très tôt dans l’espoir de recueillir une eau encore propre », renseigne Mbassi Prosper étudiant en master.

Avoir de l’eau potable nécessite de parcourir des kilomètres. Pour cela, il faut être un adepte de la marche à pied. « Je quitte la Chefferie Banda d’où j’habite pour aller à la cité universitaire chercher de l’eau. D’autres quittent le lieu-dit fin goudron pour puiser de l’eau ici. Il y’en a qui font ce parcours de combattant et rentrent souvent sans eau », ajoute l’étudiant. Dans son budget de l’année 2022 qui s’élève à un milliard trois cent quarante-six millions de francs (1.346 000 000), la commune de Soa s’est fixée des objectifs urgents de développement dont la première phase concerne l’amélioration de l’offre des services sociaux. Dans ladite phase sont inclus les projets d’addiction d’eau potable. La matérialisation de ces projets sera salutaire pour les habitants de la cité universitaire.

Jacques Armel Falcon BESSALA

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