Cameroun – Investissement public: Les priorités de 2014

2014 qui se profile à l’horizon va inaugurer l’an 2 de la mise en œuvre du budget programme, assis essentiellement sur un mécanisme axé sur les autorisations d’engagement sur trois exercices, déclinées en crédits de paiements annuels. A cet effet, la loi de finances adoptée par les députés à l’Assemblée nationale, dimanche dernier, comprend un budget équilibré en recettes et en dépenses à la somme de 3 312 milliards de F CFA, contre 3 236 milliards en 2013.
Avec ce budget, il est question de jeter les bases indispensables à l’atteinte de l’objectif de faire figurer le Cameroun parmi les pays émergents à l’horizon 2035, au moyen de la consolidation de la croissance de l’économie nationale, sans perdre de vue le défi majeur de l’amélioration des conditions quotidiennes de vie des populations.
On comprend donc pourquoi en matière de dépenses, la priorité sera accordée à la lutte contre la pauvreté et la vie chère, à travers une plus grande allocation des ressources du budget d’investissement aux secteurs inducteurs de croissance, notamment l’énergie, l’agriculture, les infrastructures et les mines, sans oublier l’encadrement de la jeunesse et l’accompagnement des petites et moyennes entreprises. On note ainsi que les dépenses d’investissement enregistrent une augmentation de 43 milliards de F, pour se situer à 1 000 milliards de F en 2014, contre 957 milliards en 2 013.
Le gouvernement affichera à nouveau en 2014 sa ferme détermination à poursuivre la réalisation des infrastructures à travers des grands projets structurants pourvoyeurs d’emplois dans plusieurs secteurs. Car ces infrastructures serviront de catalyseur de la croissance et auront un effet d’entraînement sur les autres secteurs d’activités afin que les prévisions de croissance de l’an prochain se réalisent (4,8%).
Les priorités de l’action gouvernementale l’an prochain, s’agissant du secteur de l’énergie et de l’eau, intègrent la poursuite des travaux en vue de parachever la mise en œuvre des barrages et des centrales hydro-électriques; la poursuite des programmes d’électrification rurale ; la finalisation des études de l’aménagement hydro-électrique de Nachtigal ; la poursuite des travaux de construction des réservoirs de stockage des produits pétroliers à Yaoundé et à Douala.
En matière d’eau potable, le gouvernement s’emploiera, au cours de la période 2014-2015, à renforcer l’offre quantitativement et qualitativement, en poursuivant l’alimentation en eau potable des zones urbaines et rurales. Un programme d’investissement décennal de 410 milliards de F CFA sera conduit par Camwater.
En matière d’infrastructures routières, les crédits de paiement pour 2014 serviront principalement à la mise en œuvre des programmes de construction et de maintenance du réseau routier et la poursuite des travaux déjà en cours.
A moyen terme, il s’agira en ce qui concerne les routes, d’intensifier leur bitumage en faisant passer à l’horizon 2020 le linéaire des routes bitumées à 17%, et à désenclaver les zones frontalières.
En matière d’énergie, le gouvernement conduira à moyen terme les projets suivants : la construction d’un terminal d’hydrocarbures à Kribi avec une capacité de 216 000 m3 de produit blanc et de 30 000 m3 de gaz et produits pétroliers ; l’aménagement du barrage hydro-électrique de BINI à Warak ; l’aménagement hydro-électrique de la Men-chum ; le suivi du programme d’investissement d’AES-SONEL ainsi que de la qualité du service public de l’électricité au Cameroun ; l’électrification de 160 localités afin d’améliorer l’accès à l’électricité en milieu rural ; l’électrification des chefs- lieux d’unités administratives ; l’électrification de 26 localités situées le long de la frontière
Cameroun-Nigéria et de 28 localités dans la zone du Mont Mandara ; et la mise en œuvre du plan de développement du secteur de l’électricité à l’horizon 2030.
Quoi qu’il en soit, les objectifs du gouvernement ne seront atteints cette année que si les balbutiements observés en 2013 sont corrigés. On se souvient que le démarrage de la première année du budget-programme a été laborieux, en même temps que l’application des réformes dans le secteur des marchés publics. Toutes choses qui ont entraîné une sous-consommation plus prononcée des crédits destinés à l’investissement public.

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