Cameroun: La Cour suprême requiert la condamnation de Me Lydienne Eyoum

Le rapporteur de la Cour suprême a estimé ce jeudi 28 mai que le pourvoi en cassation de l’avocate franco-camerounaise est non justifié. Par ailleurs, le ministère public a requis sa condamnation. Verdict attendu ce 9 juin 2015.
« [i]Le pourvoi de Me Lydienne Eyoum est recevable, mais pas justifié, il convient de le rejeter[/i] », a t-on entendu de la bouche du conseiller-rapporteur de la Cour suprême ce jeudi 28 avril 2015 à Yaoundé. Le représentant du parquet général du Tribunal criminel spécial (Tcs) a requis la condamnation de l’avocate franco-camerounaise.
Condamné à 25 ans de prison ferme le 26 septembre 2014 par le Tcs, Me Lydienne Eyoum, avocate du ministère des Finances dans un contentieux financier qui l’opposait à la Société générale de banques au Cameroun (Sgbc), est accusée d’avoir courant décembre 2004, détourné 1 077 985 964 F Cfa. Il s’agit d’une partie de la somme qu’elle a été chargée par son client de recouvrer auprès de la banque qui les détenait. Soit 2 155 971 879 F Cfa.
D’après le conseiller-rapporteur de la Cour suprême, le pouvoir spécial que lui a délivré le ministre de l’Economie et des Finances de l’époque, Polycarpe Abah Abah, lui demandait de reverser la totalité de cette somme au Trésor public. Mais, soutient le rapport, elle a conservé une partie de ces fonds dans son compte personnel.

[b]Les avocats de Lydienne Eyoum accuse la Société générale[/b]
Des accusations battues en brèche par ses avocats qui s’appuient sur un procès-verbal de saisie-attribution du 15 juillet 2004 pratiquée sur les avoirs de la Sgbc à la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac). D’après Me Mengue, c’est ce procès-verbal, confirmé quelques mois plus tard par un juge du contentieux du tribunal de première instance de Douala, qui aurait dû fonder le rapport du conseiller.
Dans la mesure où, soutient la défense, Me Lydienne Eyoum a conservé la somme dont on lui attribue le détournement sur la base de ce Pv de saisie-attribution dans lequel étaient ventilés les montants revenant aussi bien à l’Etat qu’aux auxiliaires de justice (avocats, huissiers).

[b]« Récalcitrante »[/b]
Me Yondo Mandengue Black, autre avocat de Me Eyoum, a pointé un doigt accusateur sur la Société générale dont la filiale, la Sgbc, est à l’origine des ennuis judiciaires de sa cliente: « [i]la Société générale dans le monde est considéré comme un faussaire et un manipulateur[/i] », s’est indigné l’ancien bâtonnier.
Me Lydienne Eyoum l’a d’ailleurs qualifié de « [i]récalcitrante[/i] » pour ne s’être pas pliée aux décisions de justice lui sommant de reverser son dû à l’Etat du Cameroun. L’affaire a été renvoyée au 9 juin prochain pour le verdict. Par ailleurs, le pourvoi en cassation du parquet général du Tcs contre Polycarpe Abah Abah, acquitté dans le cadre de cette affaire, a été rejeté.
C’est depuis le 10 janvier 2010 que Me Lydienne Eyoum est incarcérée à la prison centrale de Yaoundé. Dans une cellule « [i]infestée de serpents et de rats[/i] » comme l’indiquaient en 2012 au journal français Libération, ses avocats Mes Charrière-Bournazel et Caroline Wasserman.

[b]Louis MBANGA[/b]

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