Cameroun – Rapatriement des restes d'Ahidjo: Une nouvelle controverse voit le jour

Sans s’y opposer, la Dynamique orange pose comme préalable, la réhabilitation de la mémoire des martyrs.Ce 15 janvier 2014, à l’occasion de la commémoration des 43ans de l’assassinat du nationaliste Ernest Ouandié, une délégation de la Dynamique orange conduite par son mandataire Hilaire Kamga s’est prosternée à certains lieux marquants de l’histoire du Cameroun dans la ville de Bafoussam. D’abord le site où ce combattant pour la liberté du Cameroun fut fusillé le 15 janvier 1971 ainsi que deux autres défenseurs de la même cause: Gabriel Tabeu dit «Wambo le courant» et Raphaël Fotsing. A travers une procession, cette délégation a traversé le tristement célèbre «carrefour Maquisards» pour se rendre à la sépulture d’Ernest Ouandié. Ici, une gerbe de fleur a été déposée. D’après Hilaire Kamga, au-delà d’un simple hommage, cet acte vise à susciter auprès de la jeune génération, un questionnement sur le rôle réel que les martyrs ont joué dans l’histoire du Cameroun.

La déclaration de Bafoussam
Le périple de la Dynamique orange dans la capitale régionale de l’Ouest, a débouché sur la «déclaration de Bafoussam» ; un document dans lequel, cette organisation de la société civile donne officiellement son point de vu sur la résurgence ces derniers temps du débat sur le rapatriement du corps du tout premier président camerounais, Ahmadou Ahidjo. D’après elle, l’enjeu de ce rapatriement véritable et camouflé, est d’une part, l’opportunité pour le Rdpc de calmer les esprits dans la région natale d’Ahidjo, «malgré les emprisonnements que purgent les grandes têtes nordistes» ; et d’autre part, un prétexte pour certains hommes politiques de se faire voir. L’Offre orange reconnaît que certes que le retour des restes d’Ahidjo permettra de réconcilier le peuple camerounais. Mais, il faudrait d’abord, non seulement rétablir la vérité à savoir, faire savoir à tous, les crimes odieux commis par l’ex-président Camerounais, mais aussi le pardon. «Il est du devoir de la famille d’Ahidjo, et de ceux qui, complices, ont profité de son régime, de s’occuper du débat sur le retour de son corps au Cameroun. Il est aussi du devoir de ces millions de victimes directes et collatérales d’Ahidjo de veiller à ce que l’imposture ne prédomine pas sur cette question essentielle […] il n’y a pas de réconciliation sans pardon¸ et il n’y a pas de pardon sans demande de pardon», soutient la déclaration de Bafoussam.

La Dynamique orange dit s’opposer aux démarches actuelles, visant sine die à ramener les restes d’Ahidjo au Cameroun. Elle qualifie d’ailleurs ces démarches de «filouterie politique», tout en désapprouvant toute approche individuelle et politicienne sur la question.

Réhabilitation des Martyrs
L’organisation de la société civile susdite, estime que le retour des reliques d’Ahidjo est avant tout, une affaire de sa famille et de ses amis proches. L’urgent, précise-elle, est de reconnaître les martyrs qui ont vécu avant lui. Allusion faite à Um Nyobé, Félix Moumié, Ossendé Affana, Ernest Ouandié et bien d’autres. Dans cette optique, la Dynamique orange annonce création d’une commission nationale de valorisation de la mémoire des martyrs de la lutte pour la libération du Cameroun. Une commission dont l’objectif sera de concevoir et de mettre en œuvre des funérailles des martyrs et autres nationalistes camerounais.

Extraits de la déclaration de Bafoussam

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