Cameroun: Le Premier ministre relance le projet sucrier de l’Est

Batouri

C’est ce qui ressort d’une correspondance de Philemon Yang, dans laquelle il prescrit l’arrêt des poursuites engagées contre le promoteur de Justin Sugar Mills au TCS.
La dernière pirouette d’Emmanuel Bondé, l’ancien ministre des Mines, de l’industrie et du développement technologique (Minmidt), est la plainte devant le TCS pour « détournement de deniers publics » portée contre Dieudonné Mirabeau Dong Thry Dong, le directeur général de Justin Sugar Mills SA (JSM), l’entreprise qui porte le projet de création et d’exploitation d’un complexe agroindustriel sucrier dans la région de l’Est. Selon les sources du Quotidien de l’économie, il est reproché à Dong Thry Dong « la distraction de 562.500.000 FCFA représentant la première partie de la contribution de 11 communes au capital de JSM ». C’est d’abord le Secrétaire général des services du Premier ministre (SG/PM) qui, le 10 décembre 2015, saisit Ernest Gbwaboubou, le nouveau Minmindt, pour, entre autres, Dans la foulée, Ernest Gbwaboubou écrit à Dong Thry Dong pour l’informer que « j’ai saisi le ministre d’Etat, ministre de la Justice, Garde des Sceaux (Minjustice), à l’effet de solliciter le retrait de la plainte déposée par mon département ministériel contre vous ». Dans une synergie gouvernementale impulsée par le PM, on peut subodorer que Laurent Esso, le Minjustice, déclare l’arrêt des poursuites judiciaires contre Dong Thry Dong.

Désengagement de l’Etat
Les lettres du PM et du Minmindt, dont LQE a pu obtenir copies, évoquent également « le désengagement de l’Etat des investissements dans la filière sucrière ». Séraphin Magloire Fouda, le SG/PM, attend alors du Minmindt « des solutions idoines aux modalités de la reprise des activités du projet de réalisation du complexe agroindustriel sucrier dans la Région de l’Est par JSM ». 237online.com Et l’invite à « considérer ce projet, en exécution des très hautes instructions du président de la République à ce sujet, comme étant une initiative essentiellement privée, susceptible de bénéficier des facilités et de l’encadrement de l’Etat dans les limites autorisées par les dispositions légales et réglementaires en vigueur ». Pour Ernest Gbwaboubou, l’Agence de promotion des investissements (API) est indiquée. Cependant, les lettres de confort, « pour la ré-crédibilisation du projet auprès des investisseurs existants et la facilitation pour la levée des financements auprès des banques » sont attendues par JSM. Ici, l’on considère que « la nouvelle tournure prise par cette affaire consacre l’annulation de la décision d’attribuer au Complexe sucrier marocain (Cosumar) le projet du complexe agroindustriel sucrier et de la décision résiliant le protocole d’accord entre JSM et l’Etat du Cameroun avec pour conséquence immédiate la reprise du site affecté au projet et l’interdiction à cette société d’y accéder ». En rappel, du côté du Minmindt, l’on justifiait cette dernière décision prise le 26 juin 2013 par des « dysfonctionnements relevés par la mission d’audit réalisée par le cabinet international Cabinet Ernst & Young ». Pourtant, dans une correspondance du 16 mai 2013, Philemon Yang avait prescrit que « cet audit ne devra pas être préjudiciable à la poursuite des activités relatives à la mise en œuvre du projet ». Du coup, Dong Thry Dong rompt le silence. Dans une interview accordée le 10 décembre 2014 à l’hebdoma « Repères », il déclare que «le ministre Bondé exige gratuitement 25% des actions d’une valeur de 3,75 milliards de FCFA». 237online.com Bien qu’informé d’« un recours gracieux préalable aux fins d’annulation tant de sa décision d’attribuer à Cosumar, le projet sus décrit, que celle résiliant le protocole d’accord entre la demanderesse et l’Etat du Cameroun », et de la saisine par JSM du juge administratif d’« une requête aux fins de sursis à exécution desdites décisions », Emmanuel Bondé porte l’affaire devant le TCS. Une fois de plus, le PM le désavoue.

Bernard Bangda

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