Cameroun – Covid : Les seaux pour lavage des mains ont disparu dans les marchés

Mounouna Foutsou en campagne de sensibilisation

On observe un relâchement dans le respect des mesures de lutte contre la Covid 19.

L’entrée principale du marché Etoudi est bondée de monde ce mardi 18 janvier. Entre commerçants, clients et voitures venues décharger les marchandises, il est impossible de se frayer un chemin. Les commerçants et les clients se frolent. Les mesures barrières contre le Covid-19 sont ignorées. Aucun commerçant ou client ne porte un cache-nez. Les seaux-robinets disposés dans les quatre coins du marché au début de la pandémie ne sont plus visibles. A peine une vingtaine de personnes arbore un cache-nez. Malheureusement, ceux-ci l’arborent au niveau du menton ou encore du cou. Ce sont des cache-menton et des cache-nez. « Il est difficile de porter le cache-nez. C’est très inconfortable et en plus de cela, il ne garantit pas la santé des individus. Avec ou sans cache-nez, nous sommes toujours malades. Pourquoi s’étouffer avec un bout de tissu», explique Maguy, un client. Pas de distance d’un mètre entre les commerçantes. Sans se soucier de leur santé, elles discutent, se frappent les mains et rient aux éclats.

Autour d’elles, l’on peut observer certaines personnes qui se partagent la même bouteille de bière ou d’eau. Les mauvaises habitudes ont repris le dessus. « Les clients entrent ici sans cache-nez. Nous ne leur imposons pas cela », confie Marlyse T. tenancière d’un contenaire aux abords du marché. A l’intérieur du marché, la situation est plus complexe. Cinq à six personnes sont regroupées devant un seul vendeur. « Il ne faudrait pas se mentir, aucune mesure n’est respectée. Parfois lorsque nous demandons aux clients de respecter la distanciation sociale, ça devient un problème personnel. Nous faisons juste notre travail. Nous voulons juste vendre», déclare un tenancier d’une boutique.

Au Marché du Mfoundi, l’ambiance est la même. Vêtue d’un Kaba de couleur bleu, Madeleine Ngono fait son entrée dans une poissonnerie de la place. Elle n’arbore aucun cache-nez. Interpellée par une de ses connaissances, elle se précipite vers elle et l’embrasse sans aucune peur. Sans hésiter, elle se lance dans les commentaires en se tapotant les mains. Juste cinq minutes pour elle de faire le tour de la poissonnerie, Madeleine revient s’aligner en attendant son tour à la caisse. La main droite sur les hanches, la dame ne soucie guère de la distanciation entre ses voisines et elle. Rapprochée d’elle pour avoir son point de vue sur les mesures barrières contre la pandémie à Coronavirus, sa réponse reste sans commentaire. « Le Corona est fini. D’ailleurs même, où sont les preuves que cette maladie existe? Avec ou sans cache-nez, nous allons tous mourir », dit-elle sans aucune gêne. « Nous ne sommes pas malades. Le cache –nez met mal à l’aise. Nous avons des difficultés à respirer surtout en cette période où il fait très chaud », ajoute-t-elle. Tout comme elle, Julie Nstama partage cet avis. « Je ne peux pas me balader en paix dans le marché par ce que je n’ai pas de cache-nez. Il faudrait que les autorités elles-mêmes respectent les mesures barrières éditées », avoue-t-elle. « Nous ne sommes pas des esclaves des maladies. Chaque jour, il y a une nouvelle maladie. Laissez nous l’histoire de coronavirus. Combien de personnes se sont faites vacciner mais ont attrapé le virus. Toutes ces mesures sont vaines », confie Mariette.

Marie Laure Mbena / 237online.com

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