Cameroon – Classement des pays corrompus: Le Cameroun toujours dans le peloton de tête

Selon l’indice de perception de la corruption de Transparency international publié hier, le pays de Paul Biya occupe le 144ème rang mondial sur 175 .
Le pays de Paul Biya occupe le 144ème rang mondial sur 175 pays sondés par Transparency international. Les questions de mal-gouvernance et de la dépendance du pouvoir judiciaire à l’origine de cette mauvaise performance.
L’immeuble siège de Transparency International-Cameroun a abrité hier, mardi 3 décembre 2013, la cérémonie protocolaire de présentation officielle de l’indice de perception de la corruption (Ipc) dans le monde. Comme l’année dernière, le Cameroun caracole toujours au bas de l’échelle. Notre pays occupe le 144ème rang sur les 175 pays concernés par le sondage de cette organisation non gouvernementale. Charles Nguini, le responsable pays de Transparency évoque les problèmes de « l’Etat de droit » pour justifier cette nouvelle mauvaise performance. Et justement à y voir de prêt, l’on se rend aisément compte qu’il y a un fossé considérable entre les prescriptions légales et la pratique quotidienne. Le pouvoir judiciaire, contrairement à ce que recommande la Constitution du Cameroun, est à la solde du pouvoir exécutif, qui le manipule à sa guise. Les incongruités de l’Opération Epervier en disent long. De même, l’article 66 de la Constitution qui prescrit à tous les gestionnaires des deniers publics la déclaration des biens est foulée aux pieds par le régime.

«De l’analyse des données collectées depuis une année, il ressort que le Cameroun garde la même place que l’année dernière. Ceci n’est pas une conséquence de la méthodologie, mais essentiellement du fait de la perception des progrès des pays dans le renforcement de l’Etat de droit et le développement des capacités de leurs institutions démocratiques. Au delà des changements institutionnels entrepris depuis de nombreuses années, conjugués aux condamnations des gestionnaires de la fortune publique, le classement semble suggérer au Cameroun de se doter enfin des mécanismes juridiques, politiques et d’intégrité publique, pouvant efficacement empêcher les titulaires de charge publique d’abuser de leur pouvoir pour leur profit personnel», a commenté Charles Nguini, le président de la branche camerounaise de Transparency International, au cours de cette cérémonie à laquelle ont pris part Dieudonné Massi Ngams, le président de la Commission nationale anticorruption (Conac), Chemuta Divine Banda, le président de la Commission nationale des droits de l’Homme et des libertés (Cndlh) et quelques représentants du corps diplomatique accrédités à Yaoundé.

D’autres pays occupent le même rang que le Cameroun. Il s’agit de la République centrafricaine, de l’Iran, du Nigeria, de l’Ukraine et la Nouvelle Guinée. Par contre, la Somalie est toujours dernière au classement, du fait de l’instabilité et de l’insécurité qui sévit dans ce pays africain. Le Danemark, la Nouvelle Zélande, la Finlande, la Suède et la Norvège constituent le quinté gagnant de ce classement. Le Botswana occupe la 30ème place ; il est le porte flambeau de l’Afrique toute entière. Pour Alain Douglas Wandji, enseignant à l’Université de Yaoundé II et personnel de Transparency, « l’un des objectifs de cette enquête est de sensibiliser le public et de créer un climat propice au changement».

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