Cameroun – Port des tenues indécentes: Une décision qui crée la confusion :: Cameroon

A Douala, Bendskineurs, militaires, policiers, vendeurs à la sauvette… se sont autoproclamés gardiens du respect de la décence vestimentaire et agressent à ciel ouvert les filles qui osent s’habiller «s*e*xy».Depuis la sortie musclée de six ministres, à savoir Marie Thérèse Abena Ondoa, de la Promotion de la femme et de la famille, Louis Bapès Bapès, des Enseignements secondaires, Ismaël Bidoung Kpwatt, de la Jeunesse et de l’ éducation civique, Ama Tutu Muna, des Arts et de la culture, René Sadi, de l’Administration territoriale et de la décentralisation et enfin de Issa Tchiroma Bakary, de la Communication, pour interdire le port des tenues indécentes, les jeunes filles de Douala souffrent le martyr de la par des personnes qui se sont autoproclamées gardiennes du respect de cette décision.
Injures atroces, bastonnades publiques, séquestrations et autres traitements sordides. Voilà ce qu’est devenu le quotidien de toutes jeunes filles qui s’hasarderaient à se vêtir d’habits jugés indécents pour une quelconque sortie dans les rues de Douala. Pour cause, les mototaximen, policiers, militaires, faut militaires et autres étant devenus des vrais «chasseurs de tenues indécentes». Par leurs actions, ceux-ci font parler d’eux dans toute la capitale économique. Carrefour Ange Raphael, Bependa, Bali, Ndokoti, Pk14… sont les différents fiefs de ces sauvageries à ciel ouvert. «Je suis arrivée un matin ici au campus, vêtue d’une mini robe.

C’était juste au lendemain de cette décision. Seulement, je n’étais pas encore au courant. Grande fut ma surprise de voir les mototaximen me crier dessus et me couvrir de toutes sortes d’injures. Certains me tapotaient même au passage. Je n’avais jamais subi une telle humiliation avant…», raconte, toute choquée, Louise, une étudiante de l’Université de Douala victime de cette barbarie. «C’est vrai qu’à l’Université avant même la sortie de cette lettre ouverte des ministres, il y avait déjà une certaine discipline par rapport au mode vestimentaire.

Sauf que depuis la décision des ministres, les mototaximen en ont fait leur affaire personnelle. Les étudiantes qui ont pour habitude de porter les tenues s*e*xys pour venir en cours, subissent un vrai calvaire.», confie une vendeuse de friandise aux alentours de ladite université.

Le même scénario a eu lieu il y a quelques jours au carrefour Ndokoti. Là encore, une autre jeune fille a été agressée par les mototaximen et commerçants de ce lieu. Celle-ci était vêtue d’un tee-shirt moulant et d’un matelot. «Je donnerais tout pour ne jamais subir l’humiliation qu’a connue cette fille…», narre Aurélie une vendeuse de médicament de la rue. Le 16 décembre 2013 c’était le tour d’une autre demoiselle au quartier dit Pk14.

Celle-ci vêtue d’une robe décolletée, a été interpelée et violentée par des arnaqueurs armés qui se sont fait passer pour des militaires. Heureusement pour elle, l’histoire est bien finie, puisque ces derniers seront finalement identifiés et interpelés par des vrais hommes en tenue. Comme ces jeunes dames suscitées, plusieurs autres subissent chaque jour de telles violences depuis la très controversée décision susdite. En effet, aucune précision n’a été faite sur les sentions que doivent subir les jeunes filles interpelées et encore moins les personnes qualifiées pour appliquer ces sanctions.

D’où ce désordre généralisé. S’il est vrai que l’habillement de la jeune fille doit être revu, il faudrait bien que celle-ci sache les sanctions qu’elle risque si elle porte telle ou telle autre tenue, et surtout à qui elle aura à faire si elle ne respecte pas les décisions prises.

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